Mompox. Tout le monde en a entendu parler, mais peu de personnes ont pris la peine de fouler les pavés de ses ruelles. Il s’agit de notre dernière halte « hors des sentiers battus », qui est quasiment « hors des sentiers » tout court. En effet, aucune route bitumée ne permet de relier Mompox aux grosses villes environnantes. Il nous faut d’ailleurs pas moins de 7 heures de route pour parcourir les 250 km qui la séparent de Carthagène.
Pourtant, Mompox était la troisième ville la plus importante du pays, du temps où le trafic était… fluvial. Le cours d’eau qui s’étend le long de la bourgade n’est aujourd’hui plus pratiqué que par de frêles embarcations, et Mompox s’est endormie.
L’ambiance qui y règne est mystique. Les locaux que nous croisons dans les jolies rues coloniales nous saluent tous, sans exception. La vie s’écoule ici paisiblement, au rythme de cette eau désormais bien calme.
Le cordonnier et sa compagne, muets, s’installent tous les jours sur le même bout de trottoir. Ils réparent patiemment les chaussures usées qu’on leur apporte, pour trois fois rien. Julien a testé, et approuvé. Le tarif? 0,25 euro pour 10 minutes de travail. Nous avons offert le double, ce qui n’est toujours pas grand chose…
Cette après-midi là, nous avons interrompu la partie de cartes du gardien du jardin botanique. Passionné, il nous a expliqué les propriétés des plantes qui entourent sa cabane, tout en répétant, inlassablement, que « les gens » ne s’intéressent plus guère à la botanique. En réalité, les habitants de Mompox semblent bien connaitre ce jardin. A deux reprises durant notre visite, notre guide a été sollicité par des voisins qui désiraient quelques feuilles de telle ou telle plante miraculeuse. A commencer par la marijuana!
Afin de nous réveiller, nous avons loué deux vélos. Direction: l’autre rive, cet endroit « très dangereux » (selon les habitants de Mompox) qui relève d’un autre département. Nous étions au « far-west » de Mompox: marécages, petits villages, et routes ensablées. Dans les faits, nous n’avions qu’un seul ennemi: le soleil, brûlant.
Entouré d’eau, Julien a rapidement saisi l’occasion de se rafraichir !
De retour au pays des « gens pas dangereux parce qu’ils sont du même département », nous avons déniché au fond de la casa de la cultura une bijouterie artisanale. La technique de la filigrane, parfaitement maîtrisée, fait la renommée de l’établissement, et de la ville. Partout en Colombie, il est possible d’acheter des bijoux de Mompox.
C’est de l’or plein les yeux que nous reprenons la route. Au bout de 9h d’un mélange de terre battue et de bitume, nous arriverons a San Gil.
La ville a-t-elle été désertée pour autant ? J’ai l’impression de beaucoup de volets fermés sur les photos ….
Superbe… Attention au choc thermique sur le chemin du retour!!!!!! 😀