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Le Laos en quelques mots

Vous ne savez pas comment choisir votre itinéraire au Laos ? Combien coûte la vie dans le pays ? Quel budget prévoir ? Quels sont les musts ? Nous avons tenté de résumer ici de façon concise notre expérience d’un mois dans ce pays . N’hésitez pas à consulter en outre nos articles sur le Laos.

Ce que nous avons adoré:

  • les paysages et la fraîcheur du nord du Laos
  • Muang Ngoy et ses villages perdus dans les montagnes
  • le plateau des Bolovens et ses cascades
  • le Théâtre d’Ombres à Champasak, qui met en avant l’art musical et cinématographique laotien
  • la liberté que procure la moto dans ce pays quadrillé par les bus touristiques

Ce qui nous a moins plu:

  • la communication difficile avec les laotiens
  • la malhonnêteté et la corruption, qui règnent principalement à la frontière
  • le décalage impressionnant entre les prix locaux et les prix touristiques, qui rend tout achat sujet à négociation

Budget

Notre budget total pour 30 jours au Laos a été de 450 euros par personne.
Le coût de la vie se décline comme suit:

Logement: 50.000 à 70.000 Kips pour une chambre double, avec ventilateur et salle-de-bain.

Nourriture et boissons:
– grande bouteille d’eau: 5.000 Kips
– soda (33cl): 5.000 Kips
– bière (Lao Beer, 75cl): 10.000 Kips
– bol de riz: 5.000 Kips
– repas complet dans la rue: 10.000 à 15.000 Kips

Transports:
– Achat d’une moto type « Honda win »: 250 à 350 USD (facile à revendre pour un prix équivalent)
– Stop: éfficace et gratuit!

Le centre et le sud du Laos à moto

Le centre et le sud du Laos sont ponctués de deux boucles. La première se déploie autour de Thakhek, alors que la seconde, mieux connue sous la dénomination du « plateau des bolovens », se situe au niveau de Pakse.

Entre ces deux villes, plusieurs itinéraires sont envisageables. Notre favori: suivre le cours du Mékong, particulièrement entre Thakhek et Savannakhet. Cette dernière, au bord de l’eau, mérite qu’on s’y arrête pour la nuit (et plus, si affinités).

Le loop du centre

Si vous n’êtes pas l’heureux propriétaire d’une moto, il est possible de louer des scooters en tout genre à Thakhek afin de parcourir la boucle du centre.
Plusieurs arrêts sont indispensables sur la route:

  • Le point de vue sur la « limestone forest », juste après le village de Khoun Ngeun
  • La grotte de Kong Lor et son village, où il est possible de passer la nuit
  • le barrage de Nam Theun, qui est à l’origine de curieux paysages (arbres morts les pieds dans l’eau et rapides). La guesthouse et restaurant Sabaidee, au village de Thalang, est une agréable halte
  • Le village de Mahaxai Kuo, un peu excentré, et d’autant plus charmant
  • Le chemin, les lacs et les grottes perdues autour de Tham Pha Fa (ces grottes ne sont pas mentionnées sur les plans, osez vous perdre dans le coin!)
  • La route entre Gnommalath et Thakhek, enclavée entre deux ensembles de collines

Thakhek ne nous a, par contr,e pas transcendés. Y passer une nuit, pour des raisons pratiques, est amplement suffisant.

Le loop du sud – le plateau des Bolovens

Deux circuits sont proposés sur le plateau: un circuit « court », de minimum deux jours, et un circuit « long », de minimum trois jours. Les deux circuits permettent d’admirer les deux spécialités du plateau: les chutes d’eau et les plantations de café et de thé.
Le choix entre l’un et l’autre se fera en fonction des contraintes de votre agenda. Sachez toutefois que « la plus jolie cascade » se trouverait sur le grand tour, à Tayicsua.

Pour plus d’informations sur la boucle en elle-même, nous vous renvoyons vers ce site internet, très complet.
Vous pouvez également rendre visite à « Yves le belge » et « Miss Noy » à Pakse, qui louent des scooters et des motos, et qui connaissent parfaitement le plateau.

Champasak

Plus au sud de Pakse, ne manquez pas Champasak. Un arrêt dans cette petite ville est recommandé pour deux raisons: la visite du Wat Pu (le pendant d’Angkor Wat au Cambodge), et l’association du Théâtre d’Ombres (représentations les mardi et vendredi du conte « Phralak-Phralam » et les mercredi et samedi du film « Chang »). Nous avons assisté à la projection du film muet Chang, dont la bande-son était jouée en direct par douze musiciens laotiens, avec leurs instruments traditionnels. Il s’agit d’une occasion unique de participer à une activité culturelle laotienne. Un pur bonheur.

Les 4000 îles

Aux portes du Cambodge, le Mékong découpe les terres en centaines d’îles.
Les favorites des touristes sont Don Det et Don Kon. Elles ne sont accessibles qu’en bateau, et sont soumises au paiement d’un droit d’entrée. Don Khong, plus du nord, est accessible par un pont nouvellement construit. Cette dernière île, plus grande, est boudée des touristes en raison de son inactivité (touristique). Il est toutefois possible de louer un vélo et de visiter les villages environnants, dont la vie est rythmée par le fleuve. Les jolies découvertes sont au bout de votre roue.
Globalement, ces îles sont avant-tout un endroit idéal pour se « chiller ». Les hyper-actifs peuvent passer leur chemin (où se contenter d’y passer une nuit).

Le nord du Laos à moto

Les deux meilleurs endroits pour acheter une moto au Laos sont sans doute Luang Prabang et Vientiane (bien qu’il soit également possible d’en trouver au sud, à Pakse).

L’intérêt de la moto est avant tout de pouvoir emprunter des routes moins fréquentées, et de s’arrêter dans des villages plus reculés. Nous avons particulièrement apprécié:

  • la route (escarpée) entre Luang Prabang et Nong Khiaw, via Pak Xeng (village très accueillant)
  • (un motard nous a décrit la route entre Nong Khiaw et Muang Ngoi comme une des plus belles qu’il ait eu l’occasion de parcourir dans le Nord Laos. Nous n’avons pas pu l’expérimenter mais relayons l’information)
  • la route entre Vieng Thong et le site Lima S38 (site militaire américain complètement démantelé par le village voisin, Nakoud – les matériaux militaires ont été utilisés dans la construction des maisons et autres bâtiments. Une absorption originale qui vaut le détour)
  • la route montagneuse autour de Vieng Thong en général, qui traverse la réserve naturelle de Nam Et
  • les sites oubliés autour de Phonsavan: la grotte de Piew (ou les combattants laotiens se sont réfugiés durant les bombardements américains) et les champs dévastés par les cratères d’obus (la province de Phonsavan est la plus bombardée du Laos – plusieurs associations ayant leur siège à Phonsavan fournissent de nombreuses explications à ce sujet).

Le GT Rider Map (disponible dans tous les offices du tourisme) est l’outil indispensable si vous souhaitez parcourir le Laos à moto. Il précise la nature des routes (des routes goudronnées aux chemins de terre), ainsi que les attractions touristiques.

En outre, si vous en avez la possibilité, armez vous également d’un petit smartphone Androïd avec une puce GPS intégrée. Un achat de ce type sur place vous coûtera environ 50 euros. Mieux vaut faire cet achat en Thaïlande si possible ! Une fois équipé, téléchargez le logiciel Maps.Me qui vous permettra de disposer des cartes du pays hors ligne. Pas besoin de connexion 3G !

Les paysages du nord sont magnifiques… notamment parce qu’ils sont montagneux. Attendez-vous à faire face à des dénivelés très important. Une moto équipée de vitesses n’est pas un luxe, loin de là.

Enfin, en cas de pépins, même sur des petites routes, vous pouvez compter sur l’aide des laotiens, particulièrement quand votre moto (dans notre cas, une Honda win), est un modèle répandu dans le pays. Nous avons crevé, et avons été secourus, à trois reprises!

Images liées:

Traverser les frontières terrestres d’Houei Xai et de Veun Kham

Nous sommes entrés au Laos par la frontière thaïlandaise, au niveau de Chiang Khong (Thaïlande) et d’Houei Xai (Laos), avant de ressortir du pays par la frontière de Veun Kham (Laos), au niveau de Dong Crolor (Cambodge). Voici nos trucs et astuces pour éviter de sortir quelques dollars de votre portefeuille.

Si vous souhaitez obtenir vos visas à la frontière, vous devez vous assurer d’avoir au minimum 65 dollars en poche (35 dollars pour le visa d’entrée pour le Laos pour les ressortissants belges, et 30 dollars pour le visa d’entrée au Cambodge). Le reste est superflu!

Entrée par HOUEI XAI

Le bus thaïlandais qui vous amène de Chang Mai ou Chang Rai jusqu’à Chiang Khong (ville frontière thaïlandaise), vous dépose en réalité à plusieurs kilomètres du poste frontière. Des tuk-tuks vous proposent de vous emmener au poste pour un prix exorbitant. Nous avons opté pour la marche et le stop, qui fonctionnent plutôt bien sur cette route (beaucoup de « touristes » qui vivent en Thaïlande se rendent à la frontière pour renouveler leur visa).

La sortie de la Thaïlande est relativement facile, après quoi vous êtes abandonnés dans un no man’s land. La plupart des guides touristiques parlent du temps révolu où la frontière se traversait par bateau. Un pont a depuis lors été construit, mais il est interdit aux piétons « pour des raisons de sécurité » (nous avons essayé: les gardes bloquent véritablement l’accès au pont aux piétons).

Seule alternative proposée: prendre un bus, pour 20 Bahts par personne, pour un trajet de moins de 3 minutes montre en main, afin de rejoindre le poste frontière du Laos.
Refusant cette proposition, nous avons fait du stop à la frontière et sommes montés à bord d’un camion pour effectuer la traversée du pont. Le stop à cet endroit est à nouveau relativement facile: il y a de nombreux poids lourds qui font la liaison entre la Thaïlande et la frontière chinoise.

Arrivés au poste frontière laotien, si vous devez y obtenir votre visa, vous serez invités à compléter une fiche de renseignements, et puis à patienter. Le prix du visa varie selon votre nationalité, et selon l’heure à laquelle vous vous présentez à la frontière (les overtime fees sont largement pratiqués). Évitez donc les heures indiquées sur le tableau suivant :

Une fois votre visa en poche, vous pourrez entrer au Laos. Vous serez cependant encore à une dizaine de kilomètres d’Houei Xai.  A nouveau, vous aurez le choix, entre un tuk-tuk et le stop!

Sortie à VEUN KHAM

Ce poste frontière, à l’extrême sud du Laos, est sans conteste le poste frontière le plus corrompu du Laos. Les cambodgiens, de leur coté, semblent avoir adopté la pratique de leurs voisins. Soyez attentifs aux arnaques à répétition, qui se concentrent sur 200 mètres à peine.

Premièrement, les autorités laotiennes réclament un « droit de tampon » de 2 dollars par cachet à apposer dans votre passeport. Cette surtaxe est totalement officieuse, ce que les gardes frontières reconnaissent aisément, avec leur plus beau sourire. Cette pratique a été critiquée par de nombreux routards,  notamment en raison du fait qu’aucun reçu n’était délivré pour le paiement de cette taxe. Les gardes se sont adaptés à ces critiques, et vous proposent à présent un reçu bleu, écrit en laotien donc parfaitement incompréhensible. La logique sous-tendant le paiement de ces  dollars est cependant inchangée: il s’agit de corruption pure et simple.
Il est possible d’y échapper, à condition de s’armer de patience (mieux vaut donc ne pas être tenu par un horaire de bus, ou, mieux, que l’ensemble des occupants du bus s’accordent pour refuser de payer cette surtaxe).


Du coté laotien, nous avons attendu environ 1h30, tentant toutes les tactiques: refuser le paiement par principe, expliquer que nous n’avions pas de dollar, argumenter, appeler notre ambassade (les gardes n’ont jamais accepté de parler directement à la personne que nous avions au téléphone), faire le sitting devant les guichets pour empêcher tous les autres touristes de payer leurs 2 dollars… Au bout du compte, nous les avons usés, et ils ont apposé les cachets gratuitement.
Vérifiez bien que le précieux sésame se trouve effectivement dans votre passeport: il est possible que les gardes laotiens vous laissent sortir du Laos sans apposer de cachet dans votre passeport. Vous serez alors recalés  à la frontière Cambodgienne quelques mètres plus loin, et devrez revenir à la case départ au Laos.

Deuxièmement, entre les deux frontières, un poste médical factice a été installé. Deux infirmières en blouse blanche souhaitent vérifier votre température (dans le cadre de la lutte contre la malaria) et votre carnet de vaccination. Il s’agit à nouveau d’une arnaque: ces personnes ne sont pas infirmières, et vous réclament ensuite 1 ou 2 dollars pour les tests effectués. Mieux vaut les ignorer en bloc, et continuer votre chemin vers le poste d’entrée du Cambodge.

Si vous devez obtenir votre visa à la frontière, vous serez dirigés vers un petit cabanon en retrait. Des panneaux annoncent le prix du « visa et des cachets »: 35 dollars. Le visa coûte en réalité 30 dollars, et les 5 dollars sont à nouveau un petit supplément que les gardiens empochent à votre passage (il est d’ailleurs interdit de prendre le fameux panneau en photo, preuve que cette pratique est irrégulière).
Il est tout à fait possible d’éviter de leur graisser la patte: nous avons prétendu avoir pris contact avec l’ambassade cambodgienne dans notre pays d’origine afin de nous renseigner sur le prix du visa, et nous nous sommes munis du montant exact en dollars pour couvrir le prix du visa, rien de plus, rien de moins. Nous nous sommes donc présentés avec 60 dollars (pour deux visa). Les gardes nous ont fait patienter un instant, le temps que les autres touristes paient leurs 35 dollars et disparaissent, avant de nous appeler et de nous remplir notre visa, sans broncher. Nous avons ainsi évité le paiement des « suppléments pour les cachets ».
Si vous avez obtenu votre visa cambodgien préalablement au passage de la frontière, les gardes sollicitent également le paiement d’un supplément pour les cachets. En restant calmes et patients, vous finissez par obtenir les cachets sans supplément.
Vous voilà au Cambodge. Le passage de la frontière est, paraît-il, un bon exercice: tout se négocie au pays des Khmers!