Après avoir avalé un thali dans un boui-boui local, nous avons littéralement sauté dans un bus gouvernemental en direction de Ranakpur. Il faisait déjà nuit lorsque nous avons été déposés sur le bord de la route. « Are you sure this is Ranakpur? » Nous étions arrivés, au milieu de nul part.
Ranakpur n’est pas un village, c’est une route, au creux d’une vallée aride, avec des hôtels parsemés ci et là. A 3km de notre point de chute se trouve la raison de notre halte: le temple jaïn d’Adinath, décrit comme un « vrai bijou ». De quoi attiser notre curiosité…
Le « bijou » est à la hauteur de nos attentes, ce qui n’est pas peu dire vu l’énergie mise à rejoindre Ranakpur. Le temple, de taille modeste, est particulièrement bien décoré.
Certaines sculptures ressemblent à de la dentelle, tandis que de nombreuses autres nous enseignent les rudiments de la religion jaïn.
Nous avons d’ailleurs expérimenté le vœux de la « non violence » avec les gardes du temple (pas de short ni de longhi pour Julien, pas de bouteille d’eau dans le sac – par 45° à l’ombre -, audio-guide à remettre une heure après leur réception – soit impossible d’écouter les enregistrements dans leur entièreté, accès à certaines parties du temples impossibles pour les visiteurs étrangers – mais bien pour les touristes indiens…). Bref, nous avions matière à exercices!
A la sortie du temple, nous avons timidement levé le pouce pour rejoindre notre hôtel à Ranakpur. Lorsque nous avons précisé son adresse exacte, le conducteur a cru qu’il y avait erreur. Vu notre accoutrement résolument « backpackers », difficile de croire que nous logions dans un hôtel 5 étoiles. Et Julien de nous justifier immédiatement « ce n’est pas du tout notre type d’hôtel, mais c’est le cadeau d’anniversaire de Sarah. Je lui avais promis de lui offrir une nuit dans un hôtel chic avec piscine et jacuzzi ». Le jacuzzi, sur notre terrasse privative, s’il-vous-plait!
Nous nous sommes sentis comme des enfants dans ce complexe où tout nous amusait: les papillons à sauver de la noyade dans la piscine, les échantillons de savon au jasmin qui mousse tout plein (nous utilisons un simple bloc de savon inodore depuis 5 mois), et les lotions aux propriétés aussi variées qu’intrigantes. C’est donc ça, le luxe!
L’envers du décor, c’est que les rares clients de l’hôtel ne s’adressent pas la parole. Cela nous change des ambiances backpackers décontractées avec lesquelles nous sommes plus familiers…
Pour le dîner, nous nous sommes offert un repas 5 étoiles… dans un boui-boui. On ne se refait pas! Nous avions croisé ce septuagénaire et son épouse plus tôt dans la journée. Lorsque nous lui avions demandé où nous pouvions manger dans la vallée, ils nous avaient souris et avaient déclaré que nous pouvions nous inviter dans leur arrière-boutique pour partager un thali. Nous nous sommes donc présentés à l’heure du lunch (pour nous – de la sieste pour eux). Après avoir réveillé, bien malgré nous, la maisonnée, nous nous sommes mis ensemble aux fourneaux.
La leçon du jour: le concept de « 5 étoiles » est relatif. Il couvre à la fois la beauté d’un temple, le luxe d’un palace et le partage d’un repas dans une arrière-boutique. Et tant d’autres choses, depuis le 28 décembre 2014!
Je suis persuadée que le luxe, c’est la richesse de vos expériences dans ce voyage !
Cela n’a pas de prix.
Je vous aime.
Brigitte
Bonjour les jeunes, déjà un bon anniversaire Sarah (ne connaissant pas la date, pas grave si déjà passé ou à venir).Comme toujours c’est un vrai plaisir de vous lire et vous voir aussi heureux. Merci de nous faire partager ces beaux moments. J’en profite pour changer mon fond d’écran d’ordi. avec vos belles photos ça me fait des vacances lol. Bisous et bonne route.
…un seul savon?
En 5 mois de vadrouille?
Et après, on dit que ce sont les Français qui ne se lavent pas! 🙂
On va voir pour faire l’étape au temple ou pas.
Bon courage pour le retour… Ça doit pas être facile de se ré adapter… Ça fait meme un peu peur!