La chaleur de Kolkata nous a poussés à migrer vers le nord. D’après les informations glanées ci et là, il semble que ce soit la bonne saison pour aller tâter du regard les sommets himalayens.
C’est parti pour 600 km de train!
Pour notre première expérience, nous avons tapé assez fort en prenant directement le train couchette dans la classe la plus populaire.
A la gare, les locaux ont écarquillé les yeux à l’annonce de notre choix de classe (parmi les 7 classes proposées, nous avons clairement opté pour le bas de l’échelle – catégorie « sleeper »). Il nous a été conseillé à plusieurs reprises de faire attention à nos sacs: les vols sont fréquents en catégorie « sleeper » et se réveiller complètement dépouillé est, semble-t-il, monnaie courante. Dans le hall central de la gare, toute une série d’échoppes vendent cadenas et chaines de toute sorte. Le ton était donné!
Les couchettes de la catégorie « sleeper » sont plus sommaires que celles que nous avons connues en Thaïlande. Trois lits sont superposés, espacés chacun d’un mètre à peine. Il faut être prudent pour ne pas se fracasser la tête sur le lit du voisin du dessus!
Nos voisins, heureusement, étaient plutôt sympathiques, et s’amusaient de nos questions de « je-prends-le-train-pour-la-première-fois-et-je-ne-sais-pas-comment-ça-fonctionne ».
Notre première nuit dans un train indien s’est finalement bien passée… du moins pour Julien qui a dormi comme un bébé. Sarah a passé la nuit à moitié couchée sur son sac-à-dos, terrorisée par l’éventualité de se faire subtiliser ses affaires. Son insomnie ne fut toutefois pas veine: Sarah est intervenue pour empêcher le vol des affaires… d’un de nos voisins.
A peine arrivés en gare, nous avons mis le cap vers l’incontournable Darjeeling, son thé et ses paysages somptueux.
Après près de deux heures d’ascension ininterrompue, un changement notable s’est opéré: les pull, écharpe et veste se sont entassés sur notre dos. Nous avons perdu près de 25 degrés en moins de 24h, ce qui, en soi, n’était pas une mauvaise nouvelle.
La météo du nord correspond à notre météo nationale, pluie y compris. Ces conditions climatiques ne nous ont pour autant pas empêchés de parcourir Darjeeling de long en large. Il s’agissait de notre première ville « montagnarde indienne », et nous lui avons trouvé un certain charme, particulièrement sur sa face ouest (moins, pour ne pas dire pas, touristique).
Nos chaussures de marche ont repris du service: nous avons rejoint Ghoom, la ville voisine, par un chemin de rando parsemé de monastères et de maisons aussi rustiques que colorées. Leurs habitants, souvent assis sur le seuil de leur demeure ou travaillant à quelques pas de là, cherchaient le contact avec nous, tantôt en nous saluant simplement, tantôt en nous bombardant de questions sur notre parcours en Inde, tantôt encore en nous invitant à prendre des photos d’eux, de leur maison, de nous tous ensemble… Bref, notre collection de portraits d’inconnus ne cesse de croître!
Preuve évidente que nous avons adoré la balade: nous l’avons parcourue une seconde fois le lendemain. Réveillés à 5h du matin, nous nous sommes rendu compte que les nuages et la pluie de la veille avaient fait place au ciel bleu et au soleil qui pointait le bout de son nez à l’horizon. Ni une ni deux, nous avons emprunté le même chemin, avec comme objectif de poursuivre notre escapade jusqu’à Tiger Hill, d’où il est possible de contempler les sommets de l’Himalaya, dont le Kangchenjunga. Nos 2h30 de marche (dont une bonne partie en ascension), ont été largement récompensées: nous sommes restés bouche bée devant les sommets enneigés du troisième plus haut sommet du monde.
Nous n’étions pas les seuls à être impressionnés par la vue. Nous avons sympathisé sur les hauteurs avec un couple d’Indiens, la soixantaine, qui venait du sud du pays. Au bout de quelques minutes, comme s’il était de leur devoir de nous faire part de leur combat, ils se sont engagés dans une tirade contre le système de castes. Ils nous ont confié qu’ils ont eux-mêmes conclu un mariage « mixte », n’étant pas originaires de la même caste. Le militantisme de ce couple à peine plus jeunes que nos grands-parents nous a profondément touché. En espérant que notre coté militant ne s’éteigne jamais…
Retour sur la terre ferme. Pour rejoindre Darjeeling depuis Ghoom, nous avons emprunté la ligne du Toy Train (inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité), qui offre une vue imprenable sur la vallée et sur les plantations de thé.
Nous avons poursuivi la découverte de la vallée en Jeep partagée (moyen de transport de prédilection dans le nord: 10 à 15 personnes sont entassées dans des jeeps défraîchies – pour des trajets de 3 à 4h en moyenne), vers Kalimpong. La route, bien que sinueuse, était particulièrement jolie: les paysans en habits colorés, travaillant dans les plantations de thé plus ou moins proches, formaient autant de touches colorées sur une toile majoritairement verte.
Nous n’avons pas manqué de couleurs à Kalimpong. Nous y avons déniché un home stay dont le père du propriétaire (un papy d’une septantaine d’années) est un fin horticulteur. Seuls touristes dans les environs, nous nous sentions seuls au monde, face au Kangchenjunga. Un bel aparté, arrosé de thé vert de Darjeeling et agrémenté du fromage à pâte dure du coin (une bénédiction pour nos papilles!), avant de prendre la route du Sikkim.
Je ne sais pas qui a écrit, mais c’est très joliment dit ! Et ça donne envie !
Bonne question Noémi 🙂 On expérimente l’écriture à quatre mains… Ça provoque quelques scènes de ménage mais si le résultat convient, ça en vaut peut-être le coup !
On a encore eu un souci avec les photos, ce qui explique pourquoi il n’y en a pas pour cet article :/ On essaye de résoudre le problème demain. Sinon, les photos du Sikkim, ce sera pour dans un mois 🙁
Je suis tout simplement très heureuse de vous lire.