Ne faites pas la même erreur que moi… On ne prononce pas cette ville à l’anglaise du style « Kan-cha-na-beury » mais bien avec une terminaison en u, un léger roulement du ‘r’ et un ‘i’ final qui dure : « Kanchanaburrrrryyyyyyyy ». Sans déconner, sans cela, impossible qu’un Thaï comprenne de quoi vous parlez !
La ville de Kanchanaburi
La région est connue principalement pour son « chemin de fer de la mort » et le pont de la rivière Kwaï (qui ne se prononce, lui non plus, pas comme on pourrait le penser…). Des prisonniers de guerre de l’armée japonaise ont été amenés à réaliser une ligne ferroviaire qui avait pour but d’acheminer des hommes et du matériel jusqu’en Birmanie. En fait, pas vraiment que des hommes puisque, pour inaugurer la ligne, les Japonais ont eu le bon goût de remplir un train de prostituées. Probablement dans un but caritatif…
Bref, la ville est très étendue, difficile à parcourir à pied. Il est donc presque indispensable de louer un vélo ou un scooter. La rue touristique principale est Maenamkwai Road, le pendant occidental de la Khaosan Road de Bangkok. Je n’avais déjà pas aimé cette dernière… La rue de Kanchanaburi ne m’inspire guère non plus. Les écriteaux des bars parlent d’eux-mêmes « Get drunk here ! »… Pas très typique… C’est tout de même dans cette rue que nous avions notre Guesthouse. Au bout de celle-ci se trouve le célèbre pont de la rivière Kwaï.
Le soir, Daniel se fait masser par une femme très provocatrice qui ne semble finalement pas être une vraie femme. Pour nous remettre de nos émotions, nous avons eu la chance de faire la connaissance des gérants d’une petite Guesthouse sympathique : T&T Guesthouse. Un super accueil… Nous avons bu du whisky à l’eau pétillante une bonne partie de la nuit. Oui, vous avez bien lu… et avec des glaçons s’il vous plaît !
Nous avons vécu un moment assez typique également. En nous éloignant de la partie touristique pour rejoindre l’endroit de sortie des Thaïlandais de la région, nous passons devant un temple où nous observons une danse traditionnelle. Nous apprendrons quelques minutes plus tard qu’il s’agit des funérailles d’un professeur… Le climat semblait incroyablement paisible.
A part cela, nous avons également visité le temple Wat Tham Mangkornthong où nous attendais un spectacle de nonne flottante… Oui oui… une dame en blanc se met dans l’eau… et flotte ! Au temple du dragon (Wat Ban Tham), le long escalier dans la gueule de la créature est vraiment impressionnant et vaut le détour. Wat Tham Sua fût notre préféré… Vraiment très beau et offrant une très belle vue sur la campagne locale.
Les sources chaudes de Hin Dat
Dans l’après-midi, nous prenons un bus pour ces sources chaudes naturelles situées à environ deux heures de route. Le bus nous arrête au mauvais endroit, obligé de faire du stop… sous la pluie ! Nous avons la chance de rencontrer deux Môns qui nous embarquent et nous font écouter fièrement de la musique traditionnelle.
Aux sources, l’eau nous fait presque tourner la tête au vu de sa température… Chouette moment de détente mais, à 21h, nous commençons à nous inquiéter du fait que nous n’avons toujours pas d’hébergement pour la nuit. C’est à ce moment que nous rencontrons des gens exceptionnels qui tiennent un hôtel sur la route 323 juste en face des sources chaudes. Ils nous ont dépanné de la nourriture et de l’eau pour le soir. Le lendemain matin, ils nous ont conduit en voiture jusqu’au Sai Yok National Park. Tout ça avec le sourire ! Merci encore !!
Le parc national de Sai Yok
Bon… nous avons eu un léger malentendu sur cet endroit. Il s’agit en fait d’un immense parc national. Inutile donc de vous attendre à voir des éléphants en liberté aux abords des chemins prévus pour les touristes. L’entrée est très cher pour ce qu’il y a à y faire… 200 bahts pour deux cascades qui me semblent minuscules comparé à ce que j’ai pu voir au Doï Inthanon. Nous décidons quand même de profiter d’une petite plage et se baigner avant de redescendre vers Kanchanaburi. Escale aux chutes de Sai Yok Noi et la nuit au Pak Saeng Pier où nous avions prévu de prendre un bateau pour aller visiter un village Môn traditionnel.
Des éléphants, des tigres et de la méditation
Le lendemain matin, nous finissons par abandonner le plan de visite du village Môn car nous craignons de nous retrouver dans un « faux village » où l’on nous expose des objets à acheter… Aujourd’hui, grosse journée de touristes : balade à dos d’éléphants le matin (400 bahts) et temple des tigres à midi (600 bahts). Ce dernier est l’objet d’innombrables questionnements. Les tigres sont-ils drogués ? Achetés pour les touristes ? Maltraités ? J’ai lu pas mal de choses avant de me décider à la dernière minute de payer pour me faire ma propre idée. Nous avons également été en contact avec des bénévoles qui nous assuraient que ceci sont des fausses rumeurs qui courent sur le temple. C’est franchement difficile de connaître la vérité en dessous de ça. Ce qui est certain c’est que l’impression que j’ai eue est que les tigres ne sont pas drogués du tout ! Par contre, c’est une énorme industrie touristique. Je l’ai fait une fois, j’en ai été content mais on ne m’y reverra plus si je devais repasser par la région.
Le récit de la fin de journée est quelque chose qui nous a vraiment heurté… Nous faisions route après le temple des tigres vers le centre de méditation de Daen Maha Mongkol. De nouveau sous la pluie, après plus d’une heure de marche, d’auto-stop, nous arrivons devant le centre. Pleins de bonnes intentions, nous souhaitions nous initier à la méditation, aller à la rencontre de la différence, tenter de la comprendre… Bref, en plein dans notre esprit de voyage habituel.
Arrivé sur place, des panneaux en anglais nous indiquent que nous ne pouvons pas utiliser de GSM et d’appareils photos dans l’enceinte du centre. Pas de soucis, nous sommes prêt à nous plier à toutes les règles. Nous faisons face à un homme d’un certain âge qui semble se demander ce que nous faisons là. Ne parlant pas anglais, nous lui faisons signe que nous venons méditer. Il semble surpris et, après de longues minutes d’hésitation, nous fait rentrer. A savoir quand même que le lieu est répertorié et conseillé dans le Lonely Planet… Il y est même noté que nous pouvons y passer la nuit… Et c’est ce que nous avions prévu !
Finalement, on nous amène à un homme qui, avec un anglais parfait, nous demande pourquoi et comment nous sommes arrivés là. Après avoir pris connaissance de cela, il nous explique que c’est un gros problème et que les anglophones donnant habituellement des cours de méditation sont en Inde actuellement. Je tente de proposer d’observer dans un coin et de passer au-delà du problème de la langue. Rien n’y fait : on ne nous veut pas dans le centre. Nous sommes priés de partir. Remettons les choses dans leur contexte : nous sommes à pied éloigné de la route principale. Pas de possibilité de faire du stop, il faut marcher et espérer que la nuit ne tombe pas trop vite.
Au dernier moment, l’homme nous rappelle et nous explique que deux femmes du centre veulent bien nous conduire jusqu’à la route principale à quelques kilomètres de là. Après s’être fait jeter dehors de la sorte, nous acceptons l’invitation un peu amèrement. Les femmes nous proposent alors de nous emmener jusque Nam Tok, la ville la plus proche à 12 km ou bien prendre le train qui sera là d’ici 2 heures et qui coûte 100 bahts par personne. Nous refusons et leur proposons de laisser tomber ou bien de nous emmener jusque la route principale. Elles insistent alors pour nous emmener jusque Nam Tok mais seulement si nous voulons bien payer l’essence.
Bon… Ok, c’est finalement logique. Petit calcul : 24 km l’aller/retour si on suppose qu’elles n’y vont que pour nous. Un vieux taco qui consomme probablement 15 litres aux 100 km… Bref, ca fait entre 100 et 150 bahts maximum. Arrivés sur place, sourire de la dame habillée en blanc comme tout le monde au centre de méditation : « 500 bahts ! »… Nous nous regardons alors avec inquiétude. Avons-nous mal compris ? Le temps de discuter entre nous, la dame descend son prix à 300 bahts. Nous payons histoire d’éviter de créer un scandale dans la rue et allons nous asseoir en espérant digérer cette histoire qui nous reste toujours en travers de la gorge… Nous pensions trouver là-bas des gens sages, sereins, intéressants et finalement, on nous a mis dehors en nous extorquant de l’argent par la même occasion…… Bref, à oublier mais tout de même bien révélateur…
Pas de photos ! Interdit 😉
Le train de la mort – Parc Erawan
Obligés de retourner sur Kanchanaburi pour prendre un bus en direction d’une attraction touristique majeure : le parc Erawan et ses chutes d’eaux en plusieurs niveaux. Nous en profitons pour prendre le train de la mort de Nam Tok jusqu’au centre ville. Nous passons à la fin sur le pont de la rivière Kwaï. Franchement, je n’en garderai pas un souvenir impérissable.
Le Parc Erawan nous a permis de passer une après-midi sympa et de terminer ce séjour dans l’Ouest d’une manière fort sympathique.