Depuis que nous avons quitté le Pérou, nous n’avons plus été plongés dans l’ambiance mystérieuse de ruines. Vamos !
Il y a, en Colombie, quatre parcs archéologiques. Cap ou pas cap d’en visiter l’entièreté en un mois ? Les deux premiers se trouvent aux environs de San Agustin, une petite ville transformée en véritable centre touristique. Le ton était donné dès notre sortie du bus : les rabatteurs nous harcelaient, armés de leur carte de visite, pour nous proposer une chambre, une excursion ou un restaurant. Au secours ! Le bon côté des choses, c’est que nous sommes dans ces cas en position de force pour négocier : nous avons déniché un camping pour moins d’1,5 euro par personne, cuisine et douches comprises.
L’endroit nous a tellement plu que nous étions lents au démarrage le lendemain matin. Nous n’avons franchi les portes du parc archéologique que vers 11h, un pique-nique tout frais dans le sac-à-dos. Dix minutes plus tard, c’était la douche nationale. Une dame nous expliquera que le mois de novembre est très pluvieux en Colombie. Son explication : il s’agit du mois des défunts, et le ciel les pleure. En plus du pique-nique, nous avions heureusement emporté nos K-way. Nous étions ainsi équipés, peu importe les conditions météorologiques, pour visiter ce site exceptionnel.
Des centaines de statues en pierre volcanique ont été découvertes dans la région, la plupart à l’entrée de tombes.
La taille de leur tête est disproportionnée par rapport au reste du corps, ce qui caractérise les statues de San Agustin.
Je n’ai pu m’empêcher d’imiter le faciès et la posture des statues rencontrées. Et notre photographe s’en est donné à cœur joie.
Bien qu’il ne soit pas en reste…
De nombreuses questions restent sans réponse : à quoi servaient ces statues ? Leur physionomie représentait-elle celle des défunts ou de divinités ? Les attributs étaient-ils en lien avec les uns ou les autres ?
Le site le plus énigmatique est sans doute la source Lavapata. Il y a plus d’un millénaire, des trous, un réseau de canalisations, et des formes géométriques et animales ont été creusés à même la roche, aiguillant l’eau dans telle ou telle direction.
Si la plupart des statues sont concentrées dans le parc archéologique principal, d’autres monuments sont perdus dans les campagnes environnantes. Deux excursions permettent d’en faire le tour : une excursion à cheval, et l’autre en jeep. A la sortie du premier parc, nous avons interrogé le gardien sur la possibilité de visiter les sites de « l’excursion à cheval », à pied. Il nous a désigné un étroit chemin qui montait à pic à une dizaine de mètres de là : « es este camino ». Et combien de temps devions-nous marcher ? Une heure jusqu’au premier site, une autre heure et demi jusqu’au site suivant, et enfin une bonne heure jusqu’au village. Parfait. Il était 15h30, et il ne nous restait que 2h30 avant le coucher du soleil.
Loin de nous décourager, nous avons accepté le challenge et nous nous sommes lancés à l’assaut du fameux chemin qui montait à pic, avant de redescendre brusquement, pour remonter aussi sec. Les paysages traversés étaient superbes : cultures de canne à sucre, de mûres, de café… A l’avant des maisonnettes, de grandes bâches étaient couvertes de grains de café qui séchaient au soleil. L’authenticité à l’état pur.
Après plusieurs « esta lejos de aqui? » (c’est loin d’ici) et « no, esta cercita » (non, c’est tout proche), nous avons fini par dénicher la perle rare : les deux statues de San Agustin qui ont conservé leur couleur originale.
Ensuite nous avons repris notre rallye vers les deux autres sites du « tour à cheval ». Comme nous le pressentions depuis le départ, nous avons été cueillis par la nuit avant de pouvoir les atteindre. Avec la nuit, sont apparus nos bonnes étoiles : trois colombiens en moto, eux aussi à la recherche des fameuses statues. En moins de 5 minutes, ils avaient déplacé l’ensemble de leurs sacs sur une bécane, et nous avaient chacun chargé sur une autre. A cinq, nous avons visité un dernier site, avant de reprendre la route de la ville.
Pour les remercier, nous avons offert notre tournée de « Poker », la bière locale. Une autre tournée a suivi, puis une autre, puis encore une autre… jusqu’à ce que le supermarché ferme, et qu’il ne nous reste que les bars. Nous avons alors appris comment choisir son bar en Colombie : il faut entrer dans chacun d’eux, et négocier le prix de la bière pour l’ensemble de la soirée, en prenant en compte le nombre de personnes qui composent le groupe des nouveaux venus. Tout un cirque ! Qui n’a pas abouti… le prix proposé n’était pas satisfaisant, nous nous sommes redirigés vers une petite tienda (épicerie), où nous avons fini la soirée.
Le patron de la tienda nous a ensuite raccompagné en moto jusqu’au camping. Nous avions presque oublié que nous étions en Colombie, dans une région encore instable, et qu’il est tout à fait exclu pour des touristes de parcourir de nuit le kilomètre qui les sépare de leur logement.
Le lendemain, nous avons opté pour le tour en jeep. Les derniers sites à explorer, principalement des tombes et sarcophages dont certains ont conservé leurs tons noir, jaune et rouge (ça ne vous rappelle rien) sont en effet inaccessibles à pied.
En chemin, nous avons largement profité des paysages, et de l’usine familiale de sucre de canne.
Une journée dans les tombes ne nous a pas suffit. Nous avons pris la folle décision de rejoindre Tierradentro, un gruyère de centaines de sépultures, à 7h de route de San Agustin. Il s’agit du troisième parc archéologique colombien. Cap ou pas cap de tous les visiter en un mois ? Nous sommes bien partis en tout cas !
Rhooooo j’ai bien cru que j’allais voir Sarah à cheval et non…. Ces statues sont bien sympathiques en tous les cas! Pour ce qui est de la bière, nous allons tout faire pour que de retour en Picardie, elle coule à flot sans faire la tournée des bars ^^
On le sait bien que vous êtes « cap », y a qu’à voir la touffe de Ju…. moi j’ai pas été cap du tout… (on se comprend ^^)
Moi aussi , j’aurais aimé vous voir à cheval à condition que ceux çi soient en bonne santé…
Mais bon la tournée des bars semblaient atypique aussi…lol
Profitez les jeunes mais dans la prudence…
Maman poule
Avez-vous repensé avec nostalgie à votre fidèle Titine ?
merci mille fois à tous les deux de faire partager ce magnifique périple, et ce dans l’humour, la gentillesse et l’ouverture aux autres.
C’est chaque fois un bain de jouvence, un moment lumineux.
Bien amicalement
Eliane Gessant
une patiente de votre papa à Antibes