Pour nous, Abancay signifait « retour à la civilisation après 4 jours de trek et d’autonomie alimentaire ». Du coup, on a visité la ville comme des gastronomes : dîner au marché, puis glaces, jus de fruit, biscuits… (nous, en manque de sucre ? Jamais!).
Et le soir, nous avons remis ça, avec une gelée de fruits chaude qui colle aux dents. Si ma description ne fait pas rêver, le résultat dans la bouche est plutôt satisfaisant.
Nous avons ensuite pris un bus pour Ayacucho (deux bus, en réalité, pour un total de 8h de trajet) pour ne pas être bloqués à Abancay pour cause de surpoids.
Ayacucho est une jolie petite ville, perdue dans les Andes.
Profitant de cet éloignement géographique (la première route asphaltée vers Lima ne date que de 1999!), le groupe terroriste du « sentier lumineux » y a fait beaucoup de dégâts. Ce mouvement révolutionnaire qui visait à renverser le gouvernement provoqua des milliers de morts dans la région. Nous avons visité le musée de la mémoire pour mesurer l’ampleur du conflit interne qui a animé le Pérou durant près de vingt ans (de 1980 à 2000).
Aujourd’hui, la ville est on ne peut plus sure, mais les touristes la boudent. Du coup, nous y avons d’autant plus accroché!
Décrite comme la capitale du folklore, nous y avons croisé par hasard deux processions religieuses (avec fanfare, pétards artisanaux et autres manifestations sonores), et un enterrement tout aussi bruyant. Il est apparemment coutumier de bloquer des rues entières, voire un quartier, pour laisser passer une procession dont nous étions les heureux témoins.
A Ayacucho, nous avons renoué avec l’odeur de la pluie sur le sol sec.
La météo était cependant en corrélation avec l’amabilité des Péruviens : plus le ciel se montrait menaçant, plus les Péruviens étaient amicaux. Au point de nous tenir la jambe durant plusieurs dizaines de minutes au mirador, en tentant tant bien que mal de communiquer en espagnol… et lorsque l’un partait, d’autres arrivaient, tous curieux de notre passage dans la ville.
Cette fois, ça y est, nous avons acheté le fameux ticket de bus pour Lima. Une société locale nous a fait une superbe offre : nous allons voyager en bus cama (lire : sièges en cuir, qui s’inclinent jusqu’à une position quasi-couchée, avec chauffage et couverture).
Une première en plus de deux mois de voyage en Amérique du Sud. Nous allons goûter au luxe, et peut-être passer une nuit reposante en bus!