Nous sommes arrivés dans la capitale colombienne avec le ticket du grand départ vers l’Europe en poche, prévu le 13 décembre.
Une autre belge avait un ticket d’avion tout frais en poche ; un ticket « découverte de l’Amérique latine ». Auriane, une amie de toujours, venait de débarquer à Bogota, avec la ferme intention de rentabiliser ses trois semaines de vacances en explorant les quatre coins du pays.
Notre programme, pour nos derniers jours, et ses premiers, coïncidait parfaitement : nous devions visiter Bogota au pas de course, en quatre jours.
Jour 1 : Julien n’a pas résisté à l’envie de faire un dernier tour par un jardin botanique. Il est accro aux jardins, et peut passer des heures à photographier des feuilles, des fleurs, des bois tordus… La preuve en image.
Nous avons ensuite retrouvé Auriane et Luis, son ancien coloc colombien, dans l’appartement de ce dernier – notre repère pour les prochaines nuits. Luis nous a gentillement permis de squatter son living, que nous avons rapidement investi avec nos matelas, nos sacs, et tout ce que nous baladons avec nous depuis des semaines.
Jour 2 : les trois petits Belges se sont mis en route pour le centre historique de Bogota. En chemin, nous avons été rejoints par Maria Paula, la copine de Luis. Tous deux craignaient de nous envoyer seuls en ville, et Maria Paula avait pour mission de nous aiguiller dans la capitale. L’attention était adorable, mais pour Ju et moi qui bourlinguons depuis onze mois sur les routes du monde, il était assez curieux d’être escortés. Après une petite heure, Maria Paula a d’ailleurs conclu que nous nous en sortions très bien, et a pris congé de nous.
C’est aussi qu’elle n’avait sans doute pas envie de nous suivre dans notre journée marathon des musées : le musée del Oro, le musée Botero et le couvent Santa Clara. Les deux premiers auraient mérité à eux seuls une journée de visite, ce qui peut en décourager plus d’un. Grâce à des visites guidées bien programmées, nous les avons survolés de manière passionnante.
En soirée, nous avons rejoint Luis et sa bande d’amis pour un karaoké improvisé dans « notre chambre » (lire : le living). Au programme : la meilleure musique colombienne, mais aussi « colonel Reyel », la seule musique française connue de nos hôtes. Heureusement pour nos oreilles, la soirée s’est vite transformée en cours de danse latino, type « collé-serré ». Les photos sont classées secret défense.
Jour 3 : réveil difficile. L’agua ardiente à l’anis et les « club colombia » ont eu raison de nos têtes. Alors qu’Auriane et Luis sont partis au grand air pour la journée, nous nous sommes relancés dans la course au musée, sans grand succès. Le musée national est tellement désorganisé que nos neurones endoloris n’ont pas accroché avec la succession de tableaux, d’objets d’art colonial et religieux, et de poteries pré-colombiennes.
Nous avons largement préféré nous perdre dans les rues de Bogota, parmi les artistes qui s’y produisent: statues vivantes, chanteurs et danseurs, artisans, dessinateurs…
Notre attraction préférée : le « lotto-cochon d’Inde ». Une série de niches numérotées sont positionnées à l’extrémité d’un terrain. De l’autre coté, des cochons-d’inde attendent dans les starting blocs. Les spectateurs parient alors sur la niche qui accueillera l’animal sprinter à la fin de sa course.
Jour 4 : La sortie du dimanche à Bogota, c’est le Monserate – une colline dominant la ville. Les plus courageux l’escaladent à pied, certains sur les genoux pour se faire pénitence. Nous avons opté plus sagement pour la télécabine. Un festival du kitsh nous attendait au sommet.
Nous avons poursuivi la journée dans les couleurs, en prenant part à une visite guidée des graffitis qui embellissent la ville.
Le Jour 4, c’était aussi le Jour J. Le fameux 13 décembre dont nous avons parlé, rêvé, cauchemardé… le jour où nous devions rentrer sur le vieux continent ; la semaine où nous nous allions retrouver la famille ; le mois et l’année durant laquelle nous allons tous vous revoir.
C’est pour tout tout tout bientôt !