Nous l’avions entraperçue à Lima. Cette fois, nous ne la manquerons pas : Vamos a la playa ! En musique, s’il-vous plaît.
Cette décision a eu des effets inattendus sur les faciès des occupants de l’avant du Chicotruck.
Il faut dire qu’elle est superbe, la cote équatorienne : du sable fin, des huttes en bois, et des collines en arrière plan qui protègent ce que les guides de voyage appellent le « mini-Laos ». Pour avoir passé près d’un mois dans ce pays, nous pouvons confirmer que l’ambiance dégagée par les lieux a un petit côté asiatique, avec ses rizières, ses maisons sur pilotis et ses célèbres déclinaisons de verts.
Au petit matin, le spectacle était moins reposant. A Curcita, le retour de pêche ameute tout le village sur la plage. Les barques faisaient des allers-retours vers les grands bateaux de pêche amarrés au large. Elles étaient vidées une à une par des hommes bravant les oiseaux chapardeurs à coups de bâton, pendant que les femmes s’affairaient au tri des poissons, avant de les charger dans des camions, direction les marchés des villes environnantes.
Nous n’avons pas résisté à la tentation de nous frotter aux grossistes et d’acheter directement sur la plage du poisson frais pour le souper. Après d’âpres négociations, nous sommes repartis avec trois belles pièces pour 2 USD. Cédric s’est immédiatement lancé dans le nettoyage de la boustifaille. En soirée, nous les avons étalés sur la plancha, au dessus d’un authentique feu de bois improvisé sur la plage.
A peine éloignés de l’animation de la plage, nous avons été replongés au « mini-Laos ». Un homme pêchait dans un bras de mer avec le fameux filet lesté que nous utilisions à Muang Ngoi.
Flashback en février 2015 (les cheveux de Julien en moins):
Seul indice de notre localisation réelle et actuelle: les pélicans, qui ne nous quittent plus depuis notre arrivée sur la côte.
Après cette grande bouffée d’air marin, nous avons fait une petite escapade dans les terres, à Montecristi. Contrairement à ce que leur nom suggère, c’est ici que sont fabriqués les plus beaux « chapeaux panamas », en paille. Et vu le prix, ils peuvent effectivement être superbes: jusqu’à 500 USD la pièce !
C’est également à Montecristi qu’est né Eloy Alfaro, ex-président de l’Équateur. Sa maison, reconvertie en centre culturel, conserve un charme certain.
Une de mes chaussures n’a pas pu se défaire de ce charme : elle est tombée du Chicotruck et s’est définitivement perdue. C’était le début de la révolution des objets : une chaussure de Julien a également rendu l’âme, notre réchaud et notre alcool ont disparu, et l’écran de notre ordinateur s’est fendu. Tous commencent à souffrir sérieusement du traitement que nous leur infligeons depuis décembre 2014. Allez les gars, plus que 2 petits mois, et puis nous vous mettrons en congé ! En attendant, profitez de la vue. Le bruit des vagues, l’odeur du sel et les couleurs pastels nous feraient tout oublier…