Visiter des tombes. A priori, le programme ne fait pas rêver !
Sauf si… les tombes (hypogées) sont finement décorées.
Sauf si… elles sont vieilles d’un peu moins de 1500 ans.
Sauf si… le site est inscrit au patrimoine de l’Unesco, et constitue le troisième parc archéologique de Colombie. Etant donné que nous nous sommes donné pour mission de tous les visiter, nous avons fait l’immense détour par Tierradentro pour découvrir ces merveilles.
Comme si les kilomètres et le nombre d’heures de trajet n’étaient pas une épreuve en soi, Julien a opté pour un mode de transport pour le moins original : lui sur le toit d’une jeep, moi debout à l’arrière, le corps au vent, les mains fermement attachée aux barres du toit.
Contre toute attente, nous sommes arrivés entiers dans le village de Saint Andres, voisin du parc archéologique. Une gamine nous a conduits jusqu’au jardin de son grand-père, où nous avons posé la tente pour deux jours. Le vieux, aux petits soins, nous a préparé un feu d’une main, pendant que l’autre, tremblante, serrait fermement sa canne. Un accueil plus que chaleureux (c’est le cas de le dire).
Le lendemain nous sommes partis à la découverte de ces fameuses hypogées avec Olga et Taya, deux américo-russes, mère et fille, qui parcourent l’Amérique du Sud.
Nous avons atteint les premières tombes avant même que le garde n’arrive sur les lieux, avec les clés. L’heure colombienne… piano piano.
Nos premières tombes étaient l’occasion de premiers essais photographiques : dans le noir, à la lumière de la lampe de poche, sans flash.
La journée promettait d’être chargée : le site est ouvert de 8h (lisez 8h30 du coup) à 16h (lisez 15h30, comme nous le découvrirons plus tard). La balade visitant les hypogées principales nécessite 7h de marche, dont 2h rien que pour rejoindre El Aguacate, un ensemble d’une quarantaine de tombes sur la crête d’une colline voisine. Là-haut, le site n’était pas surveillé, et nous pouvions entrer librement dans les hypogées, ce que nous n’avons pas manqué de faire tous les quatre.
Ensuite, les choses se sont compliquées : une pluie drue (désormais traditionnelle) nous a fait perdre le chemin. Plutôt que de revenir vers le parc, nous avons pris la direction du village voisin, via un sentier minuscule et boueux, qui s’est vite transformé en patinoire sous l’effet des trombes d’eau. Nous n’avons pas compté nos chutes mais une chose est certaine : nous avons tous été baptisés par la boue.
A cause de ce contre-temps, nous avons du mettre les bouchées doubles pour la suite. Après une visite éclair au musée, nous avons rejoint le site le plus important de Tierradentro : Alto de Segovia.
Ces tombes étaient éclairées, ce qui a considérablement facilité la tâche de Julien pour les immortaliser sur papier glacé.
Fidèles à nos principes, nous avons boycotté les structures touristiques de San Andres, et nous sommes tournés vers une mini tienda (épicerie) pour le souper. La tenancière nous a préparé un souper et un petit-déjeuner de rois, dans son salon.
Pour le retour, Julien nous a déniché un autre mode de transport original : un chiva, ces camions vaguement aménagés en bus.
Le camion était plein de jeunes, ayant pris le premier transport depuis la ville voisine pour rentrer de guindaille. Toujours joyeux, ils partageaient volontiers leur agua ardiente à l’anis. A 7h30 du mat. Julien a testé. Je n’en ai pas eu le courage. Pourtant, nous prenons la route du désert, où nous risquons la déshydratation, par 45° à l’ombre.
Incroyable un site inscrit au patrimoine de l’Unesco…et pouvoir le visiter aussi librement…
Bonne continuation les jeunes
Vous aurez vu et vécu des merveilles !
Comme d’hab, ce que vous voyez est magnifique! Pour ce qui est des photos à la lampe de poche, le rendu est plutôt sympa!!! J’espère que les rues ne ressemblent pas à celles de LLN en post-guaindaille… (que de souvenirs!)
Vive l’aventure….! et bon amusement. Je me régale de vous lire et de visionner vos photos.