Nous sommes entrés au Laos par la frontière thaïlandaise, au niveau de Chiang Khong (Thaïlande) et d’Houei Xai (Laos), avant de ressortir du pays par la frontière de Veun Kham (Laos), au niveau de Dong Crolor (Cambodge). Voici nos trucs et astuces pour éviter de sortir quelques dollars de votre portefeuille.
Si vous souhaitez obtenir vos visas à la frontière, vous devez vous assurer d’avoir au minimum 65 dollars en poche (35 dollars pour le visa d’entrée pour le Laos pour les ressortissants belges, et 30 dollars pour le visa d’entrée au Cambodge). Le reste est superflu!
Entrée par HOUEI XAI
Le bus thaïlandais qui vous amène de Chang Mai ou Chang Rai jusqu’à Chiang Khong (ville frontière thaïlandaise), vous dépose en réalité à plusieurs kilomètres du poste frontière. Des tuk-tuks vous proposent de vous emmener au poste pour un prix exorbitant. Nous avons opté pour la marche et le stop, qui fonctionnent plutôt bien sur cette route (beaucoup de « touristes » qui vivent en Thaïlande se rendent à la frontière pour renouveler leur visa).
La sortie de la Thaïlande est relativement facile, après quoi vous êtes abandonnés dans un no man’s land. La plupart des guides touristiques parlent du temps révolu où la frontière se traversait par bateau. Un pont a depuis lors été construit, mais il est interdit aux piétons « pour des raisons de sécurité » (nous avons essayé: les gardes bloquent véritablement l’accès au pont aux piétons).
Seule alternative proposée: prendre un bus, pour 20 Bahts par personne, pour un trajet de moins de 3 minutes montre en main, afin de rejoindre le poste frontière du Laos.
Refusant cette proposition, nous avons fait du stop à la frontière et sommes montés à bord d’un camion pour effectuer la traversée du pont. Le stop à cet endroit est à nouveau relativement facile: il y a de nombreux poids lourds qui font la liaison entre la Thaïlande et la frontière chinoise.
Arrivés au poste frontière laotien, si vous devez y obtenir votre visa, vous serez invités à compléter une fiche de renseignements, et puis à patienter. Le prix du visa varie selon votre nationalité, et selon l’heure à laquelle vous vous présentez à la frontière (les overtime fees sont largement pratiqués). Évitez donc les heures indiquées sur le tableau suivant :
Une fois votre visa en poche, vous pourrez entrer au Laos. Vous serez cependant encore à une dizaine de kilomètres d’Houei Xai. A nouveau, vous aurez le choix, entre un tuk-tuk et le stop!
Sortie à VEUN KHAM
Ce poste frontière, à l’extrême sud du Laos, est sans conteste le poste frontière le plus corrompu du Laos. Les cambodgiens, de leur coté, semblent avoir adopté la pratique de leurs voisins. Soyez attentifs aux arnaques à répétition, qui se concentrent sur 200 mètres à peine.
Premièrement, les autorités laotiennes réclament un « droit de tampon » de 2 dollars par cachet à apposer dans votre passeport. Cette surtaxe est totalement officieuse, ce que les gardes frontières reconnaissent aisément, avec leur plus beau sourire. Cette pratique a été critiquée par de nombreux routards, notamment en raison du fait qu’aucun reçu n’était délivré pour le paiement de cette taxe. Les gardes se sont adaptés à ces critiques, et vous proposent à présent un reçu bleu, écrit en laotien donc parfaitement incompréhensible. La logique sous-tendant le paiement de ces dollars est cependant inchangée: il s’agit de corruption pure et simple.
Il est possible d’y échapper, à condition de s’armer de patience (mieux vaut donc ne pas être tenu par un horaire de bus, ou, mieux, que l’ensemble des occupants du bus s’accordent pour refuser de payer cette surtaxe).
Du coté laotien, nous avons attendu environ 1h30, tentant toutes les tactiques: refuser le paiement par principe, expliquer que nous n’avions pas de dollar, argumenter, appeler notre ambassade (les gardes n’ont jamais accepté de parler directement à la personne que nous avions au téléphone), faire le sitting devant les guichets pour empêcher tous les autres touristes de payer leurs 2 dollars… Au bout du compte, nous les avons usés, et ils ont apposé les cachets gratuitement.
Vérifiez bien que le précieux sésame se trouve effectivement dans votre passeport: il est possible que les gardes laotiens vous laissent sortir du Laos sans apposer de cachet dans votre passeport. Vous serez alors recalés à la frontière Cambodgienne quelques mètres plus loin, et devrez revenir à la case départ au Laos.
Deuxièmement, entre les deux frontières, un poste médical factice a été installé. Deux infirmières en blouse blanche souhaitent vérifier votre température (dans le cadre de la lutte contre la malaria) et votre carnet de vaccination. Il s’agit à nouveau d’une arnaque: ces personnes ne sont pas infirmières, et vous réclament ensuite 1 ou 2 dollars pour les tests effectués. Mieux vaut les ignorer en bloc, et continuer votre chemin vers le poste d’entrée du Cambodge.
Si vous devez obtenir votre visa à la frontière, vous serez dirigés vers un petit cabanon en retrait. Des panneaux annoncent le prix du « visa et des cachets »: 35 dollars. Le visa coûte en réalité 30 dollars, et les 5 dollars sont à nouveau un petit supplément que les gardiens empochent à votre passage (il est d’ailleurs interdit de prendre le fameux panneau en photo, preuve que cette pratique est irrégulière).
Il est tout à fait possible d’éviter de leur graisser la patte: nous avons prétendu avoir pris contact avec l’ambassade cambodgienne dans notre pays d’origine afin de nous renseigner sur le prix du visa, et nous nous sommes munis du montant exact en dollars pour couvrir le prix du visa, rien de plus, rien de moins. Nous nous sommes donc présentés avec 60 dollars (pour deux visa). Les gardes nous ont fait patienter un instant, le temps que les autres touristes paient leurs 35 dollars et disparaissent, avant de nous appeler et de nous remplir notre visa, sans broncher. Nous avons ainsi évité le paiement des « suppléments pour les cachets ».
Si vous avez obtenu votre visa cambodgien préalablement au passage de la frontière, les gardes sollicitent également le paiement d’un supplément pour les cachets. En restant calmes et patients, vous finissez par obtenir les cachets sans supplément.
Vous voilà au Cambodge. Le passage de la frontière est, paraît-il, un bon exercice: tout se négocie au pays des Khmers!
Chapeau pour votre persévérance. C’est aussi comme cela que je voudrais réagir contre la corruption, mais je ne suis pas sûr que je me serais montré aussi persévérant, Surtout face à un car de touristes peu concernés.
Mes expériences ont été plus simples, sans la moindre tentative de corruption. Pour le Laos, entrée au Golden Triangle (Sop Ruak), sortie vers la Thaïlande au niveau de Pakse. Pour le Cambodge, entrée à O’Smach (en venant de l’Isan), sortie par Poi Phet (longue attente, mais pas de demande déplacée).
Bonne continuation, ne changez rien dans votre mode de voyage, dans un style frugal que j’affectionne.
Fabrice