Medellin… et des points!

Medellin… cette ville est loin d’être inconnue; que ce soit parce qu’elle était le fief de Pablo Escobar, parce qu’elle était une zone de non droit dans les années 80 et 90, ou parce qu’elle n’a pas su accueillir et protéger plusieurs Colombiens que nous avons rencontrés à Bruxelles, et qui nous ont dressé un bien triste tableau de la deuxième ville industrielle de Colombie.

Aujourd’hui, la ville panse ses plaies. Et se reconstruit. Pour prendre la mesure de l’ampleur du lifting, nous avons pris part à un « free walking tour », fièrement appelé « REAL city tour » parce que notre guide voulait nous montrer la vraie ville de Medellin, et pas uniquement les attractions touristiques.

Durant près de 4h, nous nous sommes promenés en sa compagnie dans la vielle ville, dans la cité administrative flambant neuve aux pieds des statues disproportionnées de Botero, l’artiste local devenu une fierté nationale.


Ce que nous appelons l’urbanisation sociale a permis de transformer les lieux de rendez-vous de junkies en jolie places et les bâtiments squattés en secrétariat de l’éducation et autres ministères. Des centres culturels ont en outre été implantés dans les quartiers défavorisés, et le réseau de transport à été agrandi pour relier les extrémités de la ville.

La question de Julien a fusé: « et ils sont où, du coup, les sans-abris, les junkies et les squatteurs ? ». Un peu embêté, notre guide a bien été obligé de reconnaître que les programmes de réinsertion n’ont pas été couronnés de succès; ce que nous confirme le personnel de l’Office du tourisme qui nous déconseille fortement de parcourir certains quartiers à pied, même en plein jour.

Le changement est en marche. Beaucoup a déjà été accompli, ce qui permet d’attirer quelques touristes dans une ville qui mise visiblement aussi sur le facteur « étrangers » pour redorer son blason. Cette brève est une petite contribution à ce travail de longue haleine. La pluie qui ne nous a que rarement quittés ne nous a cependant pas permis de prendre des photos exceptionnelles.


Nous avons été chercher le soleil à Guatapé, situé à deux heures de bus de Medellin. Le petit village lui, est plutôt photogénique. Ses maisons sont peintes en couleur vive et décorées de bas-reliefs illustrant la vie quotidienne des villageois.



Cette vie quotidienne, nous en avons eu un aperçu, lorsque nous sommes partis à la recherche d’un endroit pour planter notre tente. Éloignés du centre, nous avons déniché un coin d’herbe à l’écart de toute animation. Premier réflexe : interroger les voisins pour savoir si nous pouvons effectivement y camper. Joli guet-à-pinte ! Nous nous retrouvons, assis à la terrasse d’une tienda, avec un Colombien endormi sur une chaise, un autre nous faisant écouter sur son téléphone portable toutes les chansons paillardes des environs, et un troisième, accompagné de sa fille de 12 ans, qui vidait verre de rhum sur verre de rhum. Au bout d’une petite heure, la décision est prise : nous camperons sur l’aire de jeux des enfants, face à la tienda. Nous faisions ainsi partie du voisinage.

Le lendemain, l’un de nos « voisins » nous a invités dans son atelier. Il est artiste peintre de… chivas, ces « camions-bus » typiques. Nous sommes restés bouche-bée face à la précision de son pinceau, la régularité de ses traits, et la cohérence de l’ensemble, sorti tout droit de sa tête, « en live ».



Au-delà de ses couleurs vives, Guatapé est aussi connu pour sa production d’électricité. Un projet fou, dans les années 70, a mené à la construction d’un barrage. Les plaines ont été inondées, et les collines sont devenues des îlots. Le tout est plutôt joli, si l’on oublie une minute que tout cela n’a rien de naturel.

Le point de vue privilégié sur cet immense lac artificiel est la Piedra del Penol, une pierre de 200 m de haut, naturelle celle-là, que l’on escalade via pas moins de 630 marches.


Cette escapade a suffi à nous donner le goût de l’eau. Ce soir, nous partons pour les mythiques Caraïbes, qui sont subitement toutes proches !

Images liées:

2 réflexions sur « Medellin… et des points! »

Répondre à Axou, Jim & Alice Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *