Expéditions à la moitié du monde

Pourquoi l’Équateur s’appelle-t-il Équateur ? Parce que c’est ici, à deux pas de Quito, qu’ont été réalisés en 1736 les relevés permettant de situer la ligne équatoriale. Le camp de base des scientifiques qui ont travaillé sur la question il y a bientôt 3 siècles a depuis lors été baptisé la Mitad del Mundo (moitié du monde), et attire quotidiennement des milliers de visiteurs.

La symbolique du lieu était trop forte pour que nous boudions cette attraction. Nous avons donc pris une grande inspiration avant de plonger dans ce flot de touristes, particulièrement nombreux le dimanche. Un spectacle de musique, de chants et de danses anime en effet la place de ce mini « Disneyland » équatorien.

A deux pas de l’ambiance de Disney, nous avons retrouvé celle de « Mini-Europe ». Un pavillon abritait en effet des maquettes de Cuenca et Quito.

Et soudain, elle était là, devant nous… la ligne jaune séparant les deux hémisphères brillait sous les rayons d’un soleil timide. Impossible de résister ; nous nous sommes lancés dans une séance de clichés pour immortaliser notre passage par la moitié du monde.

Ça, c’est fait ! Après ce bain de touristes, nous avions bien besoin d’un bain de nature. A quelques kilomètres de là, la réserve géo-botanique de Pululahua a comblé notre envie d’air frais. Elle a ceci de particulier que son point névralgique, le cratère de Pululahua, résulte en réalité de l’effondrement du cône d’un volcan. Sa surface, impressionnante par ses dimensions (400m sur 5km), est fertile et cultivée.

Il y a un chemin qui mène directement au fond du cratère. Ou… il y a un petit sentier qui s’avance sur les flancs des montagnes environnantes, et qui semble aboutir à un point de vue de l’autre côté du cratère. Devinez quel est celui qui a retenu notre attention ?

Les fils barbelés que nous avons enjambés cinq minutes après notre départ auraient du retenir notre attention, et la porte grillagée au dessus de laquelle il est indiqué que le chemin est « cerrado para turistas » (fermés pour les touristes) aurait du définitivement arrêter notre progression. Sauf qu’en bons aventuriers que nous sommes, et grâce à notre imagination débordante, nous avons décidé de « ne pas tomber dans le piège » parce qu « ‘ils disent sûrement que les touristes ne peuvent pas aller au point de vue uniquement pour s’assurer que tout le monde reste sur le même chemin : celui qui descend dans le cratère, où les échoppes sont nombreuses ». La théorie du complot.

Bref… nous avons persévéré. Au bout de moins de dix minutes, le sentier sur lequel nous étions s’est réduit, jusqu’à ce que plus rien ne permette de le distinguer du passage des canalisations d’eau. Nous étions perdus dans la végétation, convaincus que le sentier allait réapparaitre, comme par magie, pour nous permettre de continuer notre route.

Notre persévérance, durant plus d’une heure et demi, n’a pas payé. Nous avons finalement rebroussé chemin, non sans prendre un cliché, sourire aux lèvres, auprès de la porte grillagée qui nous barrait l’accès à ce cauchemar qui a duré 3h30 au total.

Parfois, braver les interdictions nous apporte de belles surprises. Mais il arrive également que ces interdictions se justifient. Allons nous retenir la leçon ? J’en doute… parce que finalement, la vue depuis ce sentier inexistant valait tout de même le détour.

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