New Delhi – new depart

La réputation de New Delhi ne fait pas rêver les routards. De grands panneaux mettent les touristes en garde contre les arnaques en tout genre, à commencer par les nombreux « offices du tourisme » bidons, qui ne sont que des agences de voyage déguisées.

Nous étions un peu dépités par les informations que nous avons reçues dans l’une d’elles : toutes les attractions touristiques sont fermées le lundi (seul jour entier dont nous disposions à Delhi). L’agent de l’«office du tourisme» nous conseillait par conséquent de réserver une visite en bus de Delhi le mardi, en mode marathon, pour un prix exorbitant. Nous nous sommes enfuis du bureau, non sans emporter un plan de la ville. Pas question d’embarquer à bord d’un de ces cars de touristes. Nous nous débrouillerons seuls !

Au milieu de l’attrape-touristes, il y avait une information véritable : les principaux monuments de la ville ne peuvent pas être visités le lundi. Après avoir erré dans la cohue durant une demi-journée, nous avons atterri dans un temple sikh.

L’accueil que nous a réservé la communauté nous a réconciliés avec la capitale indienne. Badji, un homme d’une cinquantaine d’années, nous a pris sous son aile et s’est improvisé guide. Il était particulièrement fier de nous montrer la cantine du temple, qui sert des milliers de repas quotidiens, de manière tout à fait gratuite, à quiconque s’assied sur les immenses tapis de la salle à manger.

Une fois rassasiés (nous avons englouti par politesse un deuxième lunch, à 15h), Badji nous a emmenés dans le musée attenant au temple. La collection de ce musée est plutôt basique : des dizaines de peintures relatent l’histoire des gurus sikhs. Badji y était cependant fortement attaché, et tenait à nous fournir un mot d’explication pour chaque œuvre exposée. Résultat : nous avons passé près de 2h dans un musée qui n’aurait, en temps normal, pas retenu notre attention plus de 15 minutes. Nous sommes maintenant incollables sur les exploits des gurus, qui rappellent curieusement certains miracles d’un Jésus de Nazareth.

Afin de rentabiliser notre dernière soirée à Delhi, nous avons sauté dans le métro (en réalité : nous avons fait la file plusieurs minutes avant d’obtenir un jeton – ticket -, puis nous nous sommes dirigés vers le contrôle de sécurité, avant de franchir les portes de la station de métro et de – finalement, près de 15 minutes plus tard – sauter à bord d’un métro). Direction : le pendant du Taj Mahal, au masculin: la « Humayun’s Tomb », érigée en 1565 par la veuve de l’empereur moghol Humayun.

Nous avons passé notre dernière soirée indienne perchés sur un toit, pour admirer l’animation des ruelles avoisinantes. Les vaches, reines de la nuit, assuraient le spectacle : elles se déplaçaient d’échoppe en échoppe pour faire leur marché, en chapardant une laitue par-ci, une pomme par-là.

Le lendemain, nous avions exactement 8h pour boucler la visite de New Delhi, avant de rejoindre l’aéroport. Nous sommes repassés par les détecteurs à métaux des stations de métro, pour rejoindre Qutb Minar, une tour de la victoire construite en 1199. Arrivés sur place, nous nous sommes volontairement perdus dans le parc voisin, parsemé de monuments funéraires abandonnés. Nous ne sommes jamais arrivés sur le site de la Qutb Minar en tant que tel; nous avons flâné dans le parc, nous déplaçant de banc en banc sous une chaleur torride, en dégustant nos derniers « fruits patates ».

Nous avons fait un dernier arrêt au « lotus temple », le temple des Baha’is. Il s’agit d’une religion monothéiste fondée à la moitié du 19ème siècle, qui vise à unifier les autres grandes religions (hindoue, musulmane, bouddhiste et chrétienne). Nous avons assisté, par hasard, à une célébration Baha’is, alliant extraits de la Bible et du Coran. L’idée de combiner les sources sacrées est plutôt séduisante, mais nous ne pouvions nous empêcher de nous interroger sur la naissance tardive de ces religions, en réaction aux religions traditionnelles jugées dépassées. Est-ce là la solution de notre monde en perte de repères ?

Ce qui reste universel, au fil des années, ce sont des valeurs telles que la non-violence. Un arrêt éclair au 5, Tees January Road nous a permis de rendre hommage à Gandhi. Il a été assassiné dans cette maison en 1948, moins d’un an après la proclamation de l’indépendance de l’Inde qu’il chérissait tant.

Nous aussi, nous avons accroché avec ce pays bouillant d’activité. L’aéroport nous parait bien vide, bien calme, bien trop « international ». Nous pique-niquons une dernière fois sur le territoire indien, devant les portes d’embarquement, avant de répondre à l’appel de notre vol. Plus qu’une fois dodo (dans l’avion), et nous serons de retour (de passage éclair) en Europe !

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