Passera ou passera pas ?

Nous avons passé beaucoup, beaucoup, beaucoup plus de temps que prévu au Pérou. Au 49ème réveil péruvien, nous avons décidé qu’il était l’heure de reprendre la route vers le nord, vers l’Equateur.

Depuis Chachapoyas, il y a deux moyens de rejoindre la frontière : en rejoignant la côte, ou en restant dans les terres. La première route est plate et droite, et parcourue par un bus unique, la deuxième est accidentée et sinueuse, et différents transports se relayent sur les 300 km de trajet. Est-ce le plaisir d’être serrés comme des sardines à l’arrière d’une camionnette ? Ou de tester la résistance de notre estomac ? Sans suspense, nous nous sommes tourné vers… la seconde option.

Ce parcours était découpé comme suit : Chachapoyas – San Pedro (en mini-van, 1h30), San-Pedro – Bagua Grande (en mini-van, 1h), Bagua Grande – Jaen (en mini-van, 1h), Jaen – San Ignacio (à deux, à l’avant d’un taxi, 2h), et enfin San Ignacio – La Balsa (dans le coffre d’un taxi, 1h).

Les paysages traversés nous rappellent curieusement certains panoramas d’Asie : rizières, végétation tropicale et collines en arrière-plan.

Nous avons réparti le «  plaisir d’être serrés comme des sardines » sur deux jours, et avons passé une nuit à Jaen, dans un hôtel miteux à coté du terminal de taxi. Alors que la nuit était déjà bien avancée, nous avons déposé nos sacs dans la chambre (qui disposait d’une curieuse ouverture donnant directement sur le toit), et nous nous sommes mis en quête de nourriture. Jaen est décrite dans le Lonely Planet 2015 comme « un centre agricole en expansion qui possède une mauvaise réputation liée à la délinquance et à un grave problème de dengue». Bref, ça ne nous donnait pas spécialement envie de parcourir la ville de nuit, à la recherche d’un casse-croûte. Nous avons trouvé une minuscule « tienda » (magasin de quartier), animé par deux clients complètement ivres, et avons dévalisé les rayons : pain, carotte, pomme, jus de fruit… notre dernier festin péruvien (qui ne reflète absolument pas la richesse culinaire du pays que nous nous apprêtons à quitter).

Une courte visite à la station essence renforce nos craintes sécuritaires: un garde armé est posté à coté de chaque pompe.

Le lendemain, nous nous sommes réveillés aux aurores pour poursuivre notre route, de Jaen à La Balsa, la frontière. Nous étions assez fiers du résultat de notre « rallye transports » puisqu’à 10h30 nous étions face au « pont de l’amitié », séparant le Pérou de l’Équateur.

Le hic, c’est que pour passer ce fameux pont, notre passeport devait être décoré d’un cachet de sortie. Or, le bureau de l’immigration était désert. Les policiers présents sur place avaient chacun une explication : l’employé était aux toilettes, était parti manger et reviendrait à midi, voire même « était parti en Équateur » (le comble). Bref, il fallait attendre…

C’est finalement vers midi que nous avons obtenu le précieux sésame de sortie du côté péruvien, et d’entrée du côté équatorien. Nous qui pensions en avoir fini avec les véhicules à 4 roues de tous types, nous nous trompions : un camion vaguement réaménagé en bus (lisez: un camion dont la benne contient une dizaine de planches faisant office de bancs) nous attendait pour nous conduire vers Zumba, et puis Vilcabamba.


Equateur nous voilà !

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