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Udaipur – De fort(s) beaux moments

Une nuit en train couchette est rarement tout à fait tranquille: les gens montent et descendent du train, le contrôleur vous réveille au beau milieu de la nuit, la locomotive de tête klaxonne de manière permanente… Et pour contribuer au brouhaha ambiant, nous décidons de changer notre programme en dernière minute ! Hé oui, à 5h du matin, en vérifiant notre parcours, nous décidons finalement de ne pas atteindre notre destination finale (Udaipur) mais de s’arrêter à 2 h de train de là : Chittorgarh nous voilà !

Cette ville sans grand charme est surmontée par une incroyable forteresse qui abrite bon nombre de trésors. Nous trouvons une consigne à la gare, non sans zigzaguer entre les vaches qui semblent attendre le prochain train, et prenons le parti de marcher les 5 km qui nous séparent de la forteresse. Les chauffeurs de tuk-tuk nous annoncent en effet des prix complètement ahurissants (400 roupies ; 7 euros pour un aller-retour et 3 heures d’attente pendant que l’on visite – une fortune selon les normes indiennes). Finalement, on s’en sortira par un combiné marche / tuk-tuk qui nous coûtera 60 roupies.
Une fois le poste d’entrée passé, nous admirons d’abord le panorama de la ville, fort sympathique ma foi.

Ensuite, nous visitons le premier palais de la forteresse : un bijou ! Il vaut à lui seul notre décision de nous arrêter à Chittorgarh. Son état de conservation est honorable et les visiteurs peuvent déambuler librement parmi les bâtiments (en fermant toutefois les yeux sur la sécurité…). Cette sensation de liberté est exceptionnelle. Nous en profitons pour prendre quelques clichés et espionner les singes joueurs qui ont investi les lieux…

Le temple Jaïn (XIème siècle) est également une surprise admirable. Le Jaïnisme est une religion qui prône des principes intéressants et relativement modernes. Les pratiquants sont très respectés par les Indiens car ils font notamment vœux d’honnêteté. Les sculptures de leurs temples sont réputées très fines et nous avons pu constater qu’elles sont effectivement à la hauteur de leur réputation.

Certains monuments commémorent des victoires militaires. C’est notamment le cas pour cette incroyable tour datée de 1448 qui s’élève à 38 m de hauteur et qui est ornée de sculptures sur tous ses pans.

D’autres faits historiques nous font frémir. A trois reprises, les femmes ont pratiqué le ‘johar’ : une immolation générale afin de ne pas être livrées à l’ennemi triomphant. Un monument fut érigé en leur mémoire.

Bref, on peut continuer à décrire cette escapade très longtemps, mais les photos parlent d’elles-mêmes !

Le lieu n’étant par contre pas très touristique à cette saison, nous nous faisons prendre en photo par les locaux très régulièrement !

En début d’après-midi, éreintés par notre matinée trépidante, nous nous jetons dans le train à destination d’Udaipur. Nous arrivons finalement où nous aurions du être depuis 12 heures !

Nous apprécions beaucoup cette ville très agréable. Un Maharajah a eu la bonne idée d’y créer un lac artificiel, au pied de son palais, ce qui donne un charme fou à Udaipur.

La vue du toit de notre hôtel n’est pas dégueulasse…

Le lendemain, nous partons à la découverte des petites ruelles de la cité. Nous tombons tout de suite nez à nez avec un cortège de femmes qui semblent être en plein rituel. L’une de ces femmes rentre d’ailleurs dans une transe qui la mène à déverser de l’eau autour d’elle dans des mouvements frénétiques…

Les rues vivent et les habitants nous sourient en permanence. Ils nous demandent régulièrement d’être photographiés. C’est le cas de ce petit bout et de sa grand-mère qui posent devant leur maison.

Le grand-père débarque après le cliché et nous demande s’il est possible de leur donner la photo… Évidemment, ils n’ont ni ordinateur ni adresse e-mail… Nous finirons par apporter notre photo chez le photographe et, trois heures plus tard, nous revoici chez la petite famille, la photo à la main. Au verso, nous avons écrit « de la part de vos amis belges ». Les sourires s’envolent et la petite famille nous sert un thé. Un moment d’échange d’une rare pureté qui restera encore longtemps dans notre mémoire…

Photos ou pas, les habitants sont très chaleureux. On multiplie les échanges et, au détour d’une ruelle, Sarah se retrouve avec un nouveau-né dans les bras…

Petit clin d’œil à mes collègues du bâtiment : voici un chantier de démolition.

Notre journée se terminera au temple où nous nous installerons au milieu des fidèles. Des chants et des rituels feront vibrer les lieux pendants plus d’une heure ! Nos rêves de cette nuit furent probablement rythmés au souvenir de ces musiques envoûtantes…

Le lendemain, nous décidons de visiter un site à l’extérieur de la ville où des cénotaphes furent érigés en l’honneur des différents Maharana.

Les lieux sont paisibles et nous y passerons plus de temps que prévu. Écrire les articles, lire un livre, planifier, rêver un peu en regardant les nuages… Ha non ! Il n’y a pas de nuages : il fait presque 45°C à l’ombre. Nous nous rapprochons dangereusement des zones désertiques indiennes.

Après trois journées à Udaipur, nous décidons de remonter un peu vers le Nord pour atteindre Jodhpur, la cité bleue. Toutefois, une halte nous attend : le fort de Kumbhalgarh et le fameux temple Jain de Ranakpur.
L’aller vers Kumbhalgarh se fera sans trop de soucis… Deux bus locaux plus tard, nous nous retrouvons face à un fort qui nous rappelle vaguement Chittorgarh (dont il est question au début de cette brève très longue).

Finalement, le fort ne nous charme pas tant que ça mais la vue sur la campagne est à couper le souffle.

Un petit village vit au pied du fort et nous y faisons un petit détour pour y rencontrer les locaux.

Toute une série de temples s’éparpillent aussi sur de nombreux kilomètres. Malheureusement, nous n’aurons le temps que de visiter les premiers qui s’offrent à nous.

En effet, nous devons être à Ranakpur avant la tombée de la nuit. Du coup, nous voici dans le premier bus pour cette destination… Ou plutôt, devrais-je dire « sur » le bus. Quand ceux-ci sont pleins à craquer, pas de problème, messieurs, mesdames, empruntez l’échelle et installez vous « confortablement » sur le toit !

Ps: si nous écrivons cette brève, c’est que nous avons survécu!

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