Archives par mot-clé : Golden Rock

De Golden Rock à Yangon

Destinations pratiquement incontournables au Myanmar, pour des raisons différentes (le premier en raison de son attrait religieux, le second en raison de son aéroport international), le mont Kyaiktiyo et Yangon ne nous ont retenus que deux petits jours. Nous livrons par conséquent notre maigre expérience sous la forme d’un article unique.

Le Mont Kyaiktiyo et son Rocher d’Or

Il s’agit du second lieu de pèlerinage au Myanmar, après la paya Shwedagon. De nombreux pèlerins s’y rassemblent, et la ville au pied du mont grouille de monde, de jour comme de nuit.

Comment s’y rendre ?
De nombreuses compagnies de bus font la liaison entre les grosses villes environnantes et le mont Kyaiktiyo. Le prix du ticket « touristique » est cependant extrêmement élevé par rapport aux prestations offertes.
Nous avons préféré prendre un train depuis Mawlamyine (également envisageable depuis Yangon), et puis un bus local qui vous conduit au centre de Kinpun (la ville au pied du mont Kyaiktiyo).
Pour quitter Kinpun, il est possible de faire l’impasse sur les bus touristiques en prétextant être malade avec l’air conditionné : nous avons finalement pris un petit bus local, pour 5000 Kyats, vers Yangon.

Où dormir ?
Le lieu étant assez touristique, il y a de nombreuses possibilités de logement pour les budgets moyens.
Pour les petits budgets, deux adresses ont retenu notre attention:

– Sea Sar guesthouse, bungalow plutôt défraichis pour 12 dollars la nuit : 09-8723288 / 09-49818854


(le moustiquaire ne vous sera pas fourni… toutefois, les bungalows plus chers semblent d’un niveau bien supérieur)

– Pann Myo Thu Inn, guesthouse familiale sur le même côté de la rue, 300 mètres plus loin, qui offre des chambres doubles au même prix : 09-49818038 – 057-60285 – pannmyothu.inn.kyaikhtiyoe@gmail.com

Visiter le mont Kyaiktiyo
Nous sommes bien loin de l’esprit du pèlerinage comme nous le concevons. S’il est certes possible d’escalader le mont Kyaiktiyo à pied, la plupart de ses visiteurs empruntent des pick-up chargés comme des camions à bétail, pour la ‘modique’ somme de 5000 Kyats par personne A/R. L’ascension dure environ 45 minutes.
Une fois au sommet, un droit d’entrée de 6000 Kyats par visiteur étranger. Le pass est valable deux jours. Sachez que seuls les hommes peuvent approcher et toucher le Rocher d’Or. Les femmes sont cantonnées à un espace de prière plus éloigné.

Yangon

Comme s’y rendre ?
Nous exagérons à peine en affirmant que toutes les routes du Myanmar mènent à Yangon. Il n’est par conséquent pas difficile d’y accéder en avion, train, ou bus.
Sortir de Yangon est par contre plus compliqué : la station de bus d’Aung Mingalar, d’où partent les bus parcourant de longues distances, se situe hors de la ville. Il faut en outre se laisser suffisamment de temps pour y repérer son bus. Cette station semble en effet être une ville à part entière, constituée de petits comptoirs de compagnies de bus. Demandez l’aide des passants afin de survivre dans cette jungle commerciale.
En règle générale au Myanmar, le temps des trajets en bus est largement surestimé. Le bus pour Bagan, qui démarre à 18h00 et dont l’arrivée est annoncée à 5h30 arrive en réalité à destination à 2 ou 3h du matin.
Pour rejoindre Aung Mingalar à partir du centre, prendre le bus local 43. Vous pouvez vous arrêter en chemin au lac Inya (où se trouve la maison où Aung San Suu Kyi a été maintenue à résidence) ou encore prendre en chemin le bus 209 pour aller visiter le temple Chauk Htat Gyee (magnifique Bouddha couché).

Où dormir ?
Nous avons été assez satisfaits du White House Hotel (et particulièrement de son petit déjeuner buffet sur le toit de l’immeuble). La double, avec salle de bain partagée, coute 17800 Kyats. Insistez pour avoir une chambre avec fenêtre (au risque de vous retrouver dans une cage à poule sans lumière).

Où manger ?
Voici quelques bonnes adresses qui nous ont été communiquées par une amie vivant à Yangon:
– Green Gallery (Thai) – 52th Street Lower Block : resto tenu par une passionnante birmane qui a dû fuir son pays et s’exiler en Thaïlande très jeune. Il est très intéressant de discuter avec elle…
– Naing Htaike (Shan) – Bogyoke Street près du coin avec la 47th Street
– Feel Restaurant (Birman)
– Oishi Sushi (Japonais) – Lasha Street Middle Block
– Cafe Genius (café Shan bio) – 31st Street Upper Block

Que faire ?
Nous n’avons passé que très peu de temps à Yangon, et ne pouvons par conséquent dresser une liste exhaustive des attractions touristiques.  Sont incontournables: la paya Shwedagon (premier lieu de pèlerinage du pays) à la tombée du jour (entrée: 8000 Kyats), les bouquinistes de Pansodan Street, l’Hotel Strand et son quartier, et les différents marchés de jour et de nuit qui animent la ville. Sachez qu’après 21h00 l’animation est quasi inexistante.

Images liées:

Le rocher d’or… qui fait pleuvoir les dollars

Impossible de prendre un bouquin sur le Myanmar en main sans tomber sur une photo du mystérieux rocher d’or. Ce lieu mythique attire de nombreux pèlerins bouddhistes. Ils sont tellement nombreux que les touristes se perdent dans cette marée humaine locale.

Difficile donc de passer à coté de cette attraction (bien que nous y ayons sérieusement pensé). Nous voilà donc embarqués dans un train local reliant Mawlayine au lieu-dit. Prendre le train était en soi une expérience: le chef de gare ne nous a pas permis d’acheter des billets « lower class » sans avoir vu nos passeports et sans en avoir reporté les mentions sur un immense registre dont les birmans ont le secret (à quoi servent tous ces registres complétés par les sociétés de bus, de train, d’hôtellerie… nous devons encore creuser la question).
Le train que nous prenons arrive à destination avec plus d’une heure de retard, avec à son bord des passagers, un peu secoués (le train n’a pas d’amortisseur, et fait de véritables bonds à chaque jonction de rails) mais rassasiés (grâce au ballet incessant des birmans qui vendent nourriture et boissons dans les wagons).

Vu l’heure, nous renonçons à entreprendre l’ascension du rocher le jour de notre arrivée. Nous nous attelons plutôt à trouver une guesthouse dans notre budget. Nous trouvons une chambre minable, pour 12 dollars la nuit, petit déjeuner inclus. Petite contrainte: nous cohabitons avec quantité de bestioles, et osons à peine mettre les pieds dans la salle de bain qui ne dispose d’aucun éclairage (les coupures de courant régulières dans la ville ne nous auraient de toute façon pas laissé entrevoir grand chose…). Une belle occasion pour tester notre moustiquaire… et le test est concluant! Pas de piqûres supplémentaires pendant la nuit.

Le lendemain, nous nous réveillons aux aurores pour voir le rocher sous ses meilleures couleurs. Et l’aventure commence: nous sommes chargés dans des pick-up, ou de sommaires lattes de bois servent de bancs. Près de 7 personnes sont assises côte-à-côte (autant dire qu’on n’y pose pas nos deux fesses), pour un chargement d’environ 50 personnes (touristes mais surtout pèlerins locaux). C’est un spectacle en soi pour… 2,5 dollars par personne (pour donner un ordre d’idée: pour ce prix là, nous avions voyagé à deux en train pendant 5h).

L’ascension, de 45 minutes, est ponctuée d’arrêts où des paniers nous sont systématiquement tendus pour faire des dons. En général, un homme escalade le pick-up, donne un mot d’explication en birman (devrais-je dire « crie » un mot d’explication), et puis tend son panier. C’est presque un cirque, qui se répète près de 6 fois avant notre arrivée au sommet.

Une fois arrivée, la cargaison humaine est déchargée. Sans échelle. Sans équipement. Débrouille-toi pour descendre du pick-up, et vite, pour que le conducteur puisse le remplir à nouveau afin de préparer la descente.

Le lieu en soi n’est pas exceptionnel. Mais l’ambiance est incroyable: des pèlerins ont dormi sur place et se réveillent, groggys, au son de nos pas. Nombreux sont ceux qui sont déjà en train de prier, alors que le personnel sur place termine son nettoyage quotidien (jeter les offrandes de la veille à la poubelle, alors que d’autres pèlerins en ajoutent le matin même… un curieux parallèle).

Après avoir été imprégnés de l’ambiance, nous entreprenons la descente de la montage, toujours ponctuée d' »arrêts-dons », serrés comme des sardines à l’arrière de notre pick-up. Un sourire aux lèvres…

Images liées: