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Des coqs aux poules

Une fois n’est pas coutume, nous avons fait du « stop de camion »! Au départ de Kratie, la cabine de notre nouveau véhicule était peuplée de 4 individus: le conducteur, son copilote et… leurs deux coqs. Durant l’ensemble du trajet (environ 2h), nous avons timidement tenté de nous tenir éloignés des becs des volailles. Nos sourires crispés en disent long! Les sourires, moins crispés, de nos hôtes, étaient tout aussi éloquents.

Un peu plus tard, nous avons été pris en charge dans une voiture familiale, dont les occupants se rendaient chez leurs parents et grands-parents. Arrivés à destination, ils n’ont pas prétendu nous laisser repartir sans visiter la maison, partager un thé (sous les regards curieux de l’ensemble de la famille), et faire une séance photos. Autre bonus: le père nous a remis une pastèque au moment du départ, afin que nous soyons équipés pour le périple qui nous attendait.

Ce n’est qu’à grande peine que nous avons quitté les lieux, avant qu’il ne force sa fille aînée à faire du stop à notre place , et arrêter une voiture pour que nous puissions poursuivre notre chemin.

Le stop, ce n’est pas seulement faire de belles rencontres, c’est aussi se retrouver dans des situations cocasses… Nous avons notamment voyagé à l’arrière d’un pick-up transportant de la viande fraiche dans des paniers en plastique, dont s’écoulait des coulées brunâtres (nous n’avons pris connaissance de la nature du chargement qu’une fois en route, évidemment). Les filets de sang se répartissaient dans la benne au fur et à mesure des tournants, et nous avons été contraints de réaliser de curieuses acrobaties afin de sortir du pick-up propres et dispos.
A côté de cela, tout transport dans une cabine de camion défoncée, ou à l’arrière d’un pick-up chargé de bois, de terre ou de cailloux nous paraît être un jeu d’enfant!

Pour nous remettre de nos émotions, nous avons fait une halte à Kompong Cham. Cette petite ville, à cheval sur le Mekong, est réputée pour son pont en bambou que les habitants construisent tous les ans durant la saison sèche. Lors des crues, la structure est emportée par l’eau. Et c’est reparti pour un tour: nouveau pont, nouvelles crues.
La structure, qui a priori paraît fébrile, supporte aisément le poids des voitures et pick-up qui l’empruntent. Nous en restons bouche bée.

Sur le chemin pour Phnom Penh, nous faisons arrêt au temple oublié de Wat Nokor. Au détour de ruines, de belles sculptures se dévoilent sous le soleil brûlant.

Autre arrêt, gastronomique cette fois: la ville de Skun, dont la spécialité est…. la mygale grillée (qui était cuisinée du temps des Khmers rouges, pour contourner les restrictions alimentaires). Nous avons testé (Julien aussi!). Le goût de l’araignée est en réalité déterminé par les épices de la marinade. En deux mois et demi de voyage en Asie, nous avons déjà testé bien pire!

La dernière voiture à bord de laquelle nous embarquons est dirigée par un manager d’une boîte de construction. Julien retrouve ses réflexes du monde du bâtiment, et nous sommes invités à souper avec le conducteur, son assistant et son « cousin », un franco-cambodgien. En chemin, une des nombreuses « copines » du conducteur se joint à nous. Nous entrons dans le restaurant à 6, 4 hommes et 2 filles. Pour rétablir la parité, de charmantes hôtesses attendent patiemment à l’entrée du restaurant que les hommes leur proposent de partager leur table. Nous mangerons finalement à 7, l’assistant refusant pudiquement devant nous de se faire accompagner par une poule de luxe.

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