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Les aventures de Titine, épisode 2

Nous retrouvons Titine à Nong Khiew (point de départ du bateau vers Muang Ngoi), et reprenons notre périple à trois, vers Vieng Thong, au sud-est.

Le bonheur avec Titine, c’est que nous pouvons éviter les routes principales fréquentées par les bus, et leur préférer les routes secondaires. Les villages traversés sont magnifiques, les enfants crient et courent à notre passage. Titine fait l’unanimité partout où nous passons.

Ce tableau idyllique est affecté par un deuxième petit clou, qui vient à nouveau se planter dans son arrière-train. Nous pouvons heureusement compter sur l’aide d’un laotien, à qui nous expliquons bien vite que nous n’avons que 5 dollars en poche, pour le reste de la journée (les banques étant fermées le dimanche). Il s’affaire alors autour de Titine, fait deux allers-retours vers le prochain village, et change finalement la chambre-à-air, pour quelques cacahuètes et deux immenses sourires de petits belges tirés d’affaire.

Nous arrivons à Vieng Thong à la tombée de la nuit, et vidons nos poches contre une soupe de nouilles et quelques biscuits, en pensant au festin que nous pourrons nous offrir le lendemain matin, à l’ouverture des banques.

A peine réveillés, nous entendons parler d’un village oublié, Nakoud, et d’un ancien site militaire utilisé durant la guerre d’Indochine, Lima S 36, à une trentaine de kilomètres de Vieng thong.
La décision est rapidement prise: nous partons pour une excursion d’un jour. Titine comprend bien vite pourquoi Nakoud est oublié : la route pour y accéder est digne d’une piste de moto-cross, avec les pires dénivelés, trous et bosses jamais vus. Sur le chemin du retour, la route que nous avons prise à l’aller est carrément coupée : un bulldozer est passé par là, et deux ouvriers défoncent la route existante pour en construire une nouvelle. Aucune déviation n’est prévue, et aucun autre chemin ne mène jusqu’à la ville. Nous sommes contraints d’escalader les monticules de terre fraîche, à pied, en tenant Titine à bout de bras.

L’excursion en valait la chandelle : les habitants de Nakoud sont très accueillants, et sont fiers de nous montrer l’ancien site militaire.

Lorsque nous demandons à un vieillard ou sont les avions qui parsemaient le site jadis, il nous mime, avec son sourire édenté, que les villageois les ont dépecés et en ont récupéré le métal. Il exhibe avec fierté son fourreau, bricolé avec un bout de métal.

De retour à Vieng Thong, nous faisons un détour par les sources d’eau chaude au soleil couchant. En guise d’apéritif, nous cuisons quatre œufs, avec plus ou moins de succès, directement dans la source. Ensuite, nous prenons un bain.. quasiment tout habillé, pudeur asiatique oblige.

Mardi matin, nous reprenons la route pour Phonsavan et sa plaine des jarres. Nous entrons ainsi dans la province de Xieng Khouang, province la plus bombardée durant la guerre du Vietnam. De nombreuses munitions n’ont pas explosé à l’époque, et menacent à présent de transformer le sol de la région en immense gruyère, emportant son lot de victimes civiles.

En chemin, nous faisons halte à la grotte de Piew, où plus de trois cents civils se sont réfugié et ont péri durant les conflits, suite a un bombardement ennemi.
Dernière halte avant la ville: un champ de terre, marqué à jamais par les cratères des bombardements américains.

Selon l’adage « jamais deux sans trois », Titine rencontre un troisième clou sur son chemin. Nous sommes cette fois plus chanceux : il y a un garage à moins de 200 mètres, et l’incident est oublié en moins de 30 minutes.

A Phonsavan, nous retombons dans le circuit touristique. Passage obligé dans la région : la plaine des jarres, dont l’origine reste inexpliquée, et participe pour beaucoup à l’ambiance mystique du lieu.

Autre passage obligé vu nos malheurs informatiques : les six magasins de téléphonie de la ville. Acheter le plus simple des smartphones est en effet toute une aventure.

Nous sommes à présent équipés pour attaquer le « loop » de Thakhek!

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