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Le nord du Laos à moto

Les deux meilleurs endroits pour acheter une moto au Laos sont sans doute Luang Prabang et Vientiane (bien qu’il soit également possible d’en trouver au sud, à Pakse).

L’intérêt de la moto est avant tout de pouvoir emprunter des routes moins fréquentées, et de s’arrêter dans des villages plus reculés. Nous avons particulièrement apprécié:

  • la route (escarpée) entre Luang Prabang et Nong Khiaw, via Pak Xeng (village très accueillant)
  • (un motard nous a décrit la route entre Nong Khiaw et Muang Ngoi comme une des plus belles qu’il ait eu l’occasion de parcourir dans le Nord Laos. Nous n’avons pas pu l’expérimenter mais relayons l’information)
  • la route entre Vieng Thong et le site Lima S38 (site militaire américain complètement démantelé par le village voisin, Nakoud – les matériaux militaires ont été utilisés dans la construction des maisons et autres bâtiments. Une absorption originale qui vaut le détour)
  • la route montagneuse autour de Vieng Thong en général, qui traverse la réserve naturelle de Nam Et
  • les sites oubliés autour de Phonsavan: la grotte de Piew (ou les combattants laotiens se sont réfugiés durant les bombardements américains) et les champs dévastés par les cratères d’obus (la province de Phonsavan est la plus bombardée du Laos – plusieurs associations ayant leur siège à Phonsavan fournissent de nombreuses explications à ce sujet).

Le GT Rider Map (disponible dans tous les offices du tourisme) est l’outil indispensable si vous souhaitez parcourir le Laos à moto. Il précise la nature des routes (des routes goudronnées aux chemins de terre), ainsi que les attractions touristiques.

En outre, si vous en avez la possibilité, armez vous également d’un petit smartphone Androïd avec une puce GPS intégrée. Un achat de ce type sur place vous coûtera environ 50 euros. Mieux vaut faire cet achat en Thaïlande si possible ! Une fois équipé, téléchargez le logiciel Maps.Me qui vous permettra de disposer des cartes du pays hors ligne. Pas besoin de connexion 3G !

Les paysages du nord sont magnifiques… notamment parce qu’ils sont montagneux. Attendez-vous à faire face à des dénivelés très important. Une moto équipée de vitesses n’est pas un luxe, loin de là.

Enfin, en cas de pépins, même sur des petites routes, vous pouvez compter sur l’aide des laotiens, particulièrement quand votre moto (dans notre cas, une Honda win), est un modèle répandu dans le pays. Nous avons crevé, et avons été secourus, à trois reprises!

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Les aventures de Titine, épisode 2

Nous retrouvons Titine à Nong Khiew (point de départ du bateau vers Muang Ngoi), et reprenons notre périple à trois, vers Vieng Thong, au sud-est.

Le bonheur avec Titine, c’est que nous pouvons éviter les routes principales fréquentées par les bus, et leur préférer les routes secondaires. Les villages traversés sont magnifiques, les enfants crient et courent à notre passage. Titine fait l’unanimité partout où nous passons.

Ce tableau idyllique est affecté par un deuxième petit clou, qui vient à nouveau se planter dans son arrière-train. Nous pouvons heureusement compter sur l’aide d’un laotien, à qui nous expliquons bien vite que nous n’avons que 5 dollars en poche, pour le reste de la journée (les banques étant fermées le dimanche). Il s’affaire alors autour de Titine, fait deux allers-retours vers le prochain village, et change finalement la chambre-à-air, pour quelques cacahuètes et deux immenses sourires de petits belges tirés d’affaire.

Nous arrivons à Vieng Thong à la tombée de la nuit, et vidons nos poches contre une soupe de nouilles et quelques biscuits, en pensant au festin que nous pourrons nous offrir le lendemain matin, à l’ouverture des banques.

A peine réveillés, nous entendons parler d’un village oublié, Nakoud, et d’un ancien site militaire utilisé durant la guerre d’Indochine, Lima S 36, à une trentaine de kilomètres de Vieng thong.
La décision est rapidement prise: nous partons pour une excursion d’un jour. Titine comprend bien vite pourquoi Nakoud est oublié : la route pour y accéder est digne d’une piste de moto-cross, avec les pires dénivelés, trous et bosses jamais vus. Sur le chemin du retour, la route que nous avons prise à l’aller est carrément coupée : un bulldozer est passé par là, et deux ouvriers défoncent la route existante pour en construire une nouvelle. Aucune déviation n’est prévue, et aucun autre chemin ne mène jusqu’à la ville. Nous sommes contraints d’escalader les monticules de terre fraîche, à pied, en tenant Titine à bout de bras.

L’excursion en valait la chandelle : les habitants de Nakoud sont très accueillants, et sont fiers de nous montrer l’ancien site militaire.

Lorsque nous demandons à un vieillard ou sont les avions qui parsemaient le site jadis, il nous mime, avec son sourire édenté, que les villageois les ont dépecés et en ont récupéré le métal. Il exhibe avec fierté son fourreau, bricolé avec un bout de métal.

De retour à Vieng Thong, nous faisons un détour par les sources d’eau chaude au soleil couchant. En guise d’apéritif, nous cuisons quatre œufs, avec plus ou moins de succès, directement dans la source. Ensuite, nous prenons un bain.. quasiment tout habillé, pudeur asiatique oblige.

Mardi matin, nous reprenons la route pour Phonsavan et sa plaine des jarres. Nous entrons ainsi dans la province de Xieng Khouang, province la plus bombardée durant la guerre du Vietnam. De nombreuses munitions n’ont pas explosé à l’époque, et menacent à présent de transformer le sol de la région en immense gruyère, emportant son lot de victimes civiles.

En chemin, nous faisons halte à la grotte de Piew, où plus de trois cents civils se sont réfugié et ont péri durant les conflits, suite a un bombardement ennemi.
Dernière halte avant la ville: un champ de terre, marqué à jamais par les cratères des bombardements américains.

Selon l’adage « jamais deux sans trois », Titine rencontre un troisième clou sur son chemin. Nous sommes cette fois plus chanceux : il y a un garage à moins de 200 mètres, et l’incident est oublié en moins de 30 minutes.

A Phonsavan, nous retombons dans le circuit touristique. Passage obligé dans la région : la plaine des jarres, dont l’origine reste inexpliquée, et participe pour beaucoup à l’ambiance mystique du lieu.

Autre passage obligé vu nos malheurs informatiques : les six magasins de téléphonie de la ville. Acheter le plus simple des smartphones est en effet toute une aventure.

Nous sommes à présent équipés pour attaquer le « loop » de Thakhek!

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