Au cœur du textile et du bambou, au fil de l’eau

Enfin une brève qui sera… brève (du moins, je le crois sincèrement en écrivant ces premiers mots). Mais le bref récit de nos aventures ne signifie pas pour autant que ces dernières ne méritent pas qu’on s’y arrête, loin de là!

A la sortie de Phnom Penh (pour la deuxième fois, toujours en stop – nous sommes masos), nous avons eu quelques difficultés à trouver un véhicule qui nous accepte à son bord. Nous avons finalement grimpé dans la jeep de location d’un manager taïwanais d’usines de textile (travaillant pour H&M et C&A). Le trajet a été particulièrement silencieux, tant nous avions peur de nous trahir si nous abordions ensemble la question des conditions de travail dans ces usines.
Serait-ce le destin, ou simplement un clin d’œil de la vie: une fois débarqués le long de la route, nous sommes invités à dîner par une jeune cambodgienne engagée, qui dresse un portrait peu flatteur de sa nation: de la corruption au manque d’initiatives étatiques, de la dépendance du Cambodge aux fonds étrangers à l’exploitation des femmes et des adolescents dans les usines… Sophie (c’est son nom « américain ») s’emporte dans son discours et finit par en pleurer, littéralement. Nous en sommes tout retournés lorsque nous prenons congé, le ventre rempli du meilleur Amok de poisson que nous n’ayons jamais mangé au Cambodge. Nous avons médité longuement sur cette rencontre inattendue. Merci le destin, la vie, le voyage!

Après près d’un journée de voyage (pour à peine 160 km – pas facile le stop à l’ouest du Cambodge), nous avons atteint notre destination: Kampong Luong, au bord du lac Tonlé. Arrivés au port à l’heure du coucher du soleil, nous avons embarqué sur une pirogue afin d’admirer les villages flottants. Nous sommes hypnotisés par les trucs et astuces permettant aux habitants de mener leur vie entière sur l’eau. Coiffeur, magasin et pompe à essence (pour bateau): tout est à disposition!

Une chose nous empêche de passer la nuit sur place: l’odeur. Elle est insoutenable. Julien me demande si j’identifie les conduits d’évacuation des toilettes et eaux usagées. Ma réponse est négative, et nous comprenons immédiatement l’origine du fumet qui pique nos narines.
Sur le chemin du retour, c’est le summum: nous nous accrochons à l’arrière d’un pick-up surchargé de sacs suintants et malodorants. Arrivés à la guesthouse, nous courons vers la douche!

Une centaine de kilomètre plus au nord-ouest, nous avons fait une halte à Battambang, le temps de faire un petit tour en « train de bambou », l’attraction locale. Il s’agit en réalité de deux essieux, sur lequels repose une structure en bambou, recouverte d’une paillasse. Lorsque deux « trains » se croisent, celui occupé par le plus petit nombre de passagers doit démonter sa monture, laisser passer le train concurrent et remonter ensuite sa monture pour continuer sa route. Un curieux manège. Heureusement, nous étions 4 à bord, et avions donc systématiquement priorité.

Nostalgiques de notre expérience birmane (à Hpa-An), nous nous sommes rendus à la « Bat cave », d’où s’envolent des milliers de chauves-souris à la tombée du jour. Un spectacle grandiose, bien qu’attendu.

Avant de prendre la route pour Siem Reap, nous passons une dernière soirée avec Guilhem, Elodie et Florian, à taper la carte. Demain nous découvrirons Angkor!

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