La raison principale pour laquelle les touristes s’arrêtent à Kratie est bleu-gris et vit dans le Mekong. Elle se montre de temps en temps, mais il faut être patient et surtout… il faut s’éloigner du centre-ville.
Nous enfourchons donc nos vélos pour 15 kilomètres de balade vers le nord. En chemin, nous admirons l’habitat local, les quelques temples qui se dressent le long de la route, et les multiples échoppes de fortune où l’on retrouve le fameux sticky rice cuit dans du bambou (ce que nous croyions être une spécialité laotienne – petite variante: le riz ici n’est pas sucré, contrairement aux sticks que nous mangions dans le nord, comme petit déjeûner).
Un pneu plat (et une bière que nous recevons du « garagiste improvisé ») plus tard, nous arrivons au « rapids view point », où le Mekong se bat avec les bancs de sable.
Une dizaine d’immenses cabanons construits sur pilotis accueillent, le temps d’un après-midi, les familles laotiennes, deux petits belges et… un Singapourien, Eric.
La spécialité des restaurants qui ont les pieds dans l’eau est logiquement…. le (gros) poisson. Les denrées sont conservées, vivantes, dans des filets dont ils ne sont extraits qu’au tout dernier moment.
Eric, que nous rencontrons sur place, nous a spontanément invité à sa table (lire: sur sa natte) pour partager le poisson qu’il avait commandé. Il ne serait en effet pas arrivé, seul, à bout de son plat (nous n’y sommes d’ailleurs pas arrivé non plus, à trois).
Eric vit à Siem Reap depuis près de 3 ans, où il mène diverses actions sociales. De fil en aiguille, nous passons l’après-midi, et la soirée ensemble. Pas d’adieux, que des « au revoir »: lorsque nous visiterons Angkor, nous lui rendrons visite.
Le point culminant de la journée est la visite, tant attendue, aux habitants bleu-gris du Mekong. Nous sommes chanceux (et le conducteur de notre bateau est particulièrement doué): nous en voyons plusieurs dizaines. Le plus incroyable, que nous ne pouvons malheureusement pas illustrer en photo, est le son produit par les dauphins lorsqu’ils expirent à la surface.
C’est bercés par ce son que nous rentrons à Kratie. Demain, nous reprenons la route pour le sud.