Un « monas-trek »

Notre étonnant petit groupe commence à trouver son équilibre : en dernière minute, Florian, l’Allemand, décide, contre toute attente, de modifier son programme très structuré et de nous accompagner pour quelques jours de treks. Victor, l’Espagnol, n’avait, quant à lui, jamais hésité bien évidemment. Et non, on ne fait pas dans les clichés 🙂

Après quelques déboires pour rejoindre le petit village de Tashiding et quelques morceaux d’ongles de Florian en moins, nous voilà fin prêts à aborder la première étape de notre petit trek qui se fera en trois tronçons.
Tashiding est un agréable village montagnard. Nous visiterons son beau monastère qui offre des vues impressionnantes sur les monts enneigés de l’Himalaya.
Cela fait également deux jours que je fais pression sur le groupe pour qu’on aille boire ensemble ce que les locaux appellent un « bambou ». Il s’agit de millet fermenté servi dans un contenant taillé dans du bambou. On vous tend ensuite une cruche d’eau chaude qu’il faut ajouter dans le contenant. Après 10 minutes, vous voilà prêt à siroter, à la paille (en bambou) s’il-vous-plait, un breuvage alcoolisé au goût très intéressant. On trouvera les bras de morphée plus rapidement que d’habitude…

Réveil fort matinal pour entamer notre journée de marche jusque Yuksom… Les provisions faites, nous voilà lancés dans une ascension qui durera deux bonnes heures pour nous mener au premier monastère de la journée. Ce n’est rien comparé aux dix prochaines heures… La balade est absolument magnifique mais la journée est très très longue ! Sur le chemin, nous croisons des femmes népalaises avec de magnifiques piercings dans le nez. Après quelques échanges, elles se laisseront photographier avec plaisir ! Je suis bien pressé de partager ces clichés avec vous…

Yuksom est notre étape du jour. Il s’agit de la première capitale du Sikkim où, en 1642, le premier roi fut choisi. C’est ce roi qui propagea le bouddhisme tibétain dans le royaume. Plus tard, suite à des querelles avec les trop proches voisins népalais, la capitale fut déplacée plus au centre des terres.
Il s’agit aujourd’hui d’un haut lieu du tourisme local : c’est le point de départ de nombreux treks de haute altitude. Malheureusement pour moi, ce sera le point de départ d’un virus qui ne me permettra pas de voir grand chose du village. Nous nous promettons de revenir ici pour tester les treks qui ont l’air incroyables.  Nous ne quitterons toutefois pas les lieux sans goûter à une spécialité locale : les momos au fromage de yak. Les momos sont d’origine chinoise, et ressemblent un peu à des raviolis fourrés au chou et cuits à la vapeur. On en trouve des végétariens, au fromage, au porc et… au boeuf… oui oui, nous sommes bien en Inde et il est possible de manger de la vache sacrée ici! Merci à la diversité religieuse!

Deux nuits plus tard, nous nous élançons, plus ou moins fébrilement selon l’état de chacun, dans une ascension de plusieurs centaines de mètres qui nous mènera au bout de 4 ou 5 heures au fameux lac Khecheopalri. Nous goûterons là-bas la meilleure nourriture indienne que nous ayons jamais goûtée… Nous restons effectivement dans un homestay traditionnel dont la patronne a un sens incroyable de la cuisine. Malheureusement pour moi… la santé n’est toujours pas au rendez-vous !

Nous restons deux nuits là-bas avant de décider de redescendre vers la civilisation. Il est temps pour notre petit groupe de se dissoudre après de bons moments passés ensemble. Nous échangeons nos numéros et nous promettons que la fin de notre voyage sera le début d’une tournée de visites en Europe, de ces inconnus qui sont devenus des amis de route!

A ce sujet, nous faisons une autre rencontre étonnante à Pelling : un couple de backpackers russes absolument hors du commun (à nos yeux en tout cas). Natasha et Igor font leur premier grand voyage en dehors de la Russie… ce qui est assez audacieux puisque Igor ne parlait pas un mot d’anglais! La plupart de leurs amis les prennent pour des fous de s’aventurer hors de la Russie. Il n’y a pas si longtemps que ça, les grands-parents de Natasha lui racontaient que le Coca-Cola était un breuvage américain destiné à empoisonner le peuple russe. Les ennemis russes sont partout!
Blague à part, nous lions un contact encore plus étroit quand nous décidons d’acheter ensemble un ticket de train au travers de la jungle bureaucratique de la ‘Indian Railway’… Il faut savoir que réserver un ticket de train en Inde peut se faire quatre mois avant le départ du-dit train. La plupart de ceux-ci sont donc souvent complets plusieurs jours voir plusieurs semaines avant la date de départ. Autant dire que c’est un vrai cauchemar d’organiser un trajet ferroviaire un ou deux jours à l’avance. Après 24h de combat, nous avons enfin nos tickets en main (grâce au magique « tourist quota », des tickets des étrangers vendus en dernière minute).

Nous quittons le Sikkim qui nous réserve quelques surprises du chef pour notre départ: les pluies diluviennes des derniers jours ont provoqué des glissements de terrain et des éboulements qui bloquent certaines routes. Nous devons donc descendre de notre jeep et constater par nous-même que la route n’est pas praticable : des coulées de gravats et de boue encombrent les routes. Les gens se regardent : qui va oser franchir l’obstacle en premier !? Finalement, nous nous lançons : nous courrons aussi vite que nous le permettent nos sacs à dos… Ouf, nous sommes de l’autre côté ! Une nouvelle jeep nous attend et, mine de rien, continue son trajet jusqu’à la frontière du Sikkim.

Adieu, au revoir, nous reviendrons sans aucun doute ! 🙂

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