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Premiers pas en Birmanie

Ça y est, nous y sommes. Il nous a finalement fallu moins d’une heure pour passer la frontière séparant la Thaïlande de la Birmanie. Et c’est là que la vraie aventure a commencé!

Nous sommes accostés par un homme dans le no man’s land séparant les deux pays, qui nous propose de nous emmener vers Hpa-An (notre prochaine halte). Nous hésitons (nous préférons toujours faire notre étude de marché avant de sauter sur une occasion), et puis acceptons: le prix demandé équivaut au prix du marché, selon nos renseignements. Nous embarquons donc dans une voiture, dont nous sommes les deux seuls passagers, outre le conducteur et son accompagnatrice.

Conducteur… ou peut-être devrais-je dire « pilote de 4×4 sans la voiture adaptée ». La route que nous empruntons est à peine digne de ce nom. C’est bien simple: elle est tellement étroite, trouée de partout, et particulièrement dénivelée, qu’elle n’est ouverte qu’alternativement dans un sens de circulation et puis (le lendemain), dans l’autre.

Nous sommes tous les deux impressionnés par le nombre de contrôles d’identité qui sont organisés sur la route. Notre pilote a fait 6 copies de notre visa qu’il a déposées à chaque contrôle. Il n’était pas rare, en outre, que nous croisions des soldats, lourdement armés, qui nous jaugeaient de loin. Nous qui sursautons à la vue d’un policier belge, nous étions servis!

Nous arrivons à bon port, 5 heures plus tard. Nous nous effondrons dans une Guest House choisie à la hâte, non sans avoir réservé une visite de la ville et de ses alentours pour le lendemain matin.

Surprise: le lendemain matin, la visite est annulée car les autres participants ont renoncé au projet. Nous décidons donc de louer un scooter et de partir seuls à la conquête des grottes et villages aux alentours de Hpa-An.

Petite touche de Julien: nous louons le scooter pendant deux jours, car « ce serait vraiment une superbe expérience de dormir en dehors des guesthouses, chez l’habitant ou dans un temple ». Il faut savoir qu’en Birmanie, les guesthouses photocopient les passeports, de sorte qu’il est possible de nous suivre, du passage de la frontière, et puis nuit par nuit, jusqu’à la sortie du territoire. Dormir dans un endroit non homologué nous fait automatiquement sortir de ce système.

La journée est belle, nous nous éloignons rapidement de la ville et visitons villages et grottes. Vers 15h30, c’est la course: nous devons impérativement arriver au pied de la montagne afin de la gravir (durée estimée: 2h), pour admirer le coucher du soleil depuis son sommet. Et… demander l’hospitalité au temple qui se situe précisément au sommet de cette montagne.

La rando est difficile, il fait chaud, nous n’avons pas mangé grand chose durant la journée (une omelette et du riz), et les dénivelés sont importants. Nous assistons finalement au coucher du soleil près du but, sur une petite plaine proche du sommet.

Julien prend les devants, monte jusqu’au temple et demande l’hospitalité (honnêtement, à ce moment là, je me voyais mal reprendre le chemin que nous avions pris en sens inverse, dans le noir – même si j’ai une superbe lampe frontale – merci les collègues).

Grand sourire: c’est accepté. Les moines nous installent deux paillasses, à coté des paillasses de deux touristes Lituaniens et de plusieurs pèlerins birmans. L’ambiance là-haut est indescriptible: bercés par le chant des moines, nous admirons les chauves-souris qui chassent au dessus de nos têtes, et philosophons avec nos nouveaux amis sur l’avant et après URSS. Épuisés, nous trouvons le chemin de notre lit de fortune relativement tôt.

Puisque le soleil nous a faussé compagnie la veille, nous tenions à assister à son lever. A 5 heures, nous nous levons avec les moines, et entreprenons de descendre une partie de la montagne, afin d’avoir une vue dégagée vers l’est. Le spectacle est prodigieux, et nous sommes seuls au monde face à cette boule de feu qui sort des nuages.

Parfois (je n’écrirai pas « souvent », sinon il y prendrait gout), les plans foireux de Julien nous font vivre de belles aventures, inaccessibles à qui reste sur les sentiers battus.

Nous reprenons nos visites de grottes. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour admirer une paysanne plantant du riz. Elle nous fait signe de venir. Nous finissons les deux pieds dans la boue, chacun à notre tour, à apprendre à piquer la jeune pousse dans la terre. Moment unique.

Afin de quitter définitivement le monde des touristes (que nous croisons çà et là), nous mettons le cap sur une destination « hors plan »: les bains d’eau naturellement chaude. Sur place, nous réalisons que les hommes se baignent dans un cadre fabuleux, le bassin donnant sur les champs avoisinants, et sur le temple. Les femmes, elles, ne peuvent se baigner que dans un bac en pierre, dont les murs sont suffisamment haut pour que l’homme ne soit pas tenté. C’est dans cette intimité que se jouent des moments magiques: une gamine de 5 ans me saute dans les bras. Elle ne sait pas nager, et s’accroche à moi en riant. Elle y restera plusieurs minutes, et nous dansons ensemble dans cette eau particulièrement chaude.

Point final de la journée (et quelle journée!): nous nous dirigeons vers la « bat cave » (grotte des chauve-souris). A 17h30 précises, des centaines de milliers de chauves-souris prennent leur envol et quittent subitement la grotte pour investir le ciel rosé par le soleil qui se couche. Un spectacle saisissant.

Après trois jours, nous nous demandons déjà comment nous allons pouvoir gérer notre temps et respecter la durée de notre visa (28 jours), tant la Birmanie est belle.

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De Ayutthaya à Mae Sot : comment rejoindre la Birmanie en passant par Bruxelles

Nous voici donc en route pour Kamphaeng Phet…  Le trajet que nous avons choisi consiste à rejoindre Nakhon Sawan en train (2h30) et prendre un bus pour notre dernière étape avant le Myanmar. Tout paraît extrêmement simple !!

Nous embarquons donc dans ce fameux train sans grand souci : il est à l’heure à 45 minutes près. En chemin, nous croisons une bande d’amis qui partent faire un petit 100 km en VTT… Puisque l’un d’entre eux semble se débrouiller en anglais, nous entamons la discussion et échangeons différentes infos intéressantes. Nous sommes désormais capables de commander tous les types de viandes en Thaï ! De plus, ils nous confirment que « meat » (‘viande’ en anglais) est l’équivalent des fricadelles chez nous. Si on ne précise pas c’est simplement parce qu’on n’a pas nécessairement l’envie d’en connaître la teneur exacte… (Sarah avait pourtant eu une très bonne expérience avec une soupe aux tripes de lapin quelques jours auparavant)

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Arrivés à la gare de Nakhon Sawan, on nous propose de nous emmener à la gare des bus pour 40 bahts (1 €) chacun. D’une seule voix, nous répondons qu’il n’en est pas question et que nous allons marcher. A postériori, mea culpa, les Thaïlandais ne proposent pas des tuk-tuk QUE quand la distance à parcourir est réalisable à pied… Bref, on parle d’environ 8 km sur une 2×3 bandes. Au final, nous adoptons la technique ‘yeux de chats’ qui nous permet successivement de nous faire emmener en voiture à mi-distance par une dame bien sympathique et de monter sur un scooter jusqu’à cette fameuse gare des bus. Je pense très sincèrement que l’on ne se rend pas compte en Europe de tout ce que l’on est capable de mettre sur une seule mobylette. A trois avec deux sacs à dos de 60 litres, on aurait encore pu ajouter un gosse à l’avant. Bon, ok, les semelles de mes chaussures frottaient un peu sur la route à cause du poids mais tout s’est finalement très bien passé.
Un TOUT grand merci à ces très sympathiques personnes et notamment notre nouvel ami « Chat » qui a vraiment été formidable avec nous : Khop Kun Khub !!!

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A la gare des bus, nous embarquons dans un mini-bus qui nous mènera en 1h30 à Kamphaeng Phet. Nous avons passé une journée là-bas et ce fut vraiment une très chouette étape. Les photos arrivent bientôt ! Je peux déjà vous dire que Sarah est toujours aussi enchantée par la nourriture. La preuve en avant-première :

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Le lendemain soir, pas le temps de se reposer, c’est reparti, cette fois direction Myanmar (Birmanie). Faux départ : tous les bus sont complets. Pas de souci, nous embarquons dans un petit bus local à destination de la prochaine ville (Tak) où nous espérons avoir une autre solution. Mais d’abord : un plein d’essence. Et c’est à ce moment précis qu’une vision commune apparaît devant nous tel Notre-Dame de Lourdes mais plutôt en mode Manneken Pis au beau milieu de la campagne Thaïlandaise. Non, ce n’est pas une blague… Voici avec quoi nous sommes tombés nez à nez :

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Au passage, vous aurez pu admirer toute la délicatesse de la gestuelle de Sarah qui continue de me surprendre régulièrement et qui ne semble pas atténuée par l’environnement asiatique.

Bref, nous parvenons à Tak où un bus nous amène directement à la frontière Birmane. Il s’agit de la ville de Mae Sot où le poste frontière est ouvert aux occidentaux depuis 2013. Tardivement arrivés, nous passons la nuit dans un hôtel recommandé par un compagnon de voyage. Surprise, nous avons de l’eau chaude et nous avons pu regarder le journal de la VRT !

La Birmanie c’est pour demain !

Découverte de l’ancien Royaume d’Ayutthaya

Nous quittons Bangkok avec un train (troisième classe – nous y sommes désormais abonnés) pour Ayutthaya, première capitale Siam.
Surprise dans le train: c’est une ligne très fréquentée par les touristes, et les places assises sont numérotées. Ayant acheté notre ticket en dernière minute, nous n’avons pas de place désignée, et devons donc (théoriquement) faire le voyage de plus de 3h debout. C’était sans compter sur l’aide salvatrice d’un Thaï, qui nous prend sous son aile (nous avons le même age que son fils, ce qui crée des liens). Il nous propose de nous asseoir et promet qu’il expliquera la situation au contrôleur. Au passage du contrôleur, nous n’avons pas le moindre souci.

Arrivés dans Ayutthaya, nous tombons dans une marée de touristes, avec qui nous entamons ci et là la conversation. Grâce aux talents de négociateur de Julien, nous trouvons une chambre pour 200 Bahts la nuit (5€ pour deux).

Nous avons loué des vélos dans la guesthouse et partons à la conquête du vieux parc royal, où les ruines des temples se camouflent, avec plus ou moins de succès, dans la végétation qui y règne en maître.
Souper agréable au pied des temples illuminés. Un vrai bonheur !

Le lendemain, nous décidons de prolonger notre séjour à Ayutthaya et réenfourchons nos vélos pour s’éloigner un peu de la cohue et explorer les temples plus éloignés. Nous découvrons également les quartiers français et portugais d’Ayutthaya. Ces européens ont créé des liens commerciaux avec la cité royale il y a près de 6 siècles, et l’architecture locale en a été marquée: nous visitons, avec amusement, l’église Saint-Joseph. Première (et dernière?) église sur notre chemin thaïlandais.

Nous terminons les visites culturelles par un temple pharamineux. A l’approche de l’heure de fermeture, de nombreux fidèles bouddhistes s’affairent: le Bouddha géant (19 m de haut) va être décoré par un nouveau voile orange. La cérémonie est mythique. Je suis prise dans le mouvement et me retrouve à genoux, au milieu des fidèles, le voile orange sur la tête. Dans moins de 2 minutes, il ornera la statue qui me fait face.

Pour avoir une idée de la cérémonie, vous pouvez regarder cette vidéo :

Souper, toujours aussi agréable, sur le marché nocturne. Au menu: Pad Thaï et Riz aux légumes (devrais-je préciser que le menu du midi était: « riz aux légumes », et celui de la veille… « riz aux légumes »?)

Dernière matinée à Ayutthaya: nous décidons de prendre la route du « floating market » avant d’attraper notre train pour le nord. Arrivés sur place, nous sommes à la fois déçus (c’est un « fake », mis sur pied uniquement dans un but touristique) et intrigués: ce marché est plein de touristes… asiatiques, dont les « curiosités touristiques » sont bien éloignées des nôtres: poser avec un tigre enchainé pour une photo, nourrir des chèvres au biberon, donner de l’herbe aux vaches affligées d’un serre-tête Minnie, et acheter plein de babioles en plastique toutes plus inutiles les unes que les autres.

Nous nous éloignons bien vite pour rejoindre la gare. Une longue route nous attend : nous partons pour Kamphaeng Phet, cité qui a notamment servi comme défense d’Ayutthaya lors des guerres avec les Birmans. Nous tentons une route alternative qui sera constituée d’au moins 3h30 de train, 2h de bus et … du stop ou autre … Mystère 🙂

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Bangkok – Des bouddhas et des crevettes

A peine arrivés à Bangkok, nous avons investi China town. Julien souhaitait « manger quelque chose dans la rue », pour « 1€ ou 1€50 max ». Mission accomplie: nous avons mangé des nouilles pour 35 Bats par personne (moins d’1€ donc). Et ces nouilles formeront désormais la base de notre alimentation quotidienne, à China town et ailleurs.

Après une courte sieste, direction le fleuve. Un accueil typiquement asiatique nous y attend: les serveurs thaïs des bateaux de croisière de luxe font des chorégraphies pathétiques (composées de mains accolées en forme de coeur), alors que d’autres Thaïs, accoutrés de manière traditionnelle, font des courbettes devant le Sheraton. C’est décidé (ou confirmé?): ce n’est pas notre type de voyage!

Il est 21h50, nous sommes arrivés au bout de China town, où commence, selon le guide que nous avons emprunté à la guest house, India town. Apparemment, les indiens sont des couches tôt: les rues sont désertes, et seules quelques enseignes brillent dans la nuit. L’une d’elle attire notre regard (et notre ventre vide): « Fresh Indian Food ». Nous quittons la rue pour nous engager dans un long couloir qui aboutit à un mini restaurant (deux tables). Les tenanciers ne parlent pas anglais, et nous ignorons ce que nous commandons, avant qu’un client (un des deux seuls clients du restaurant) nous fasse modifier notre commande: les chapati sont apparemment meilleures que le riz. Effectivement, un délice! Nous retenons cette adresse perdue, pour nos prochains passages à Bangkok, lorsque nous ne voudrons plus des nouilles.

Les temples de la capitale sont incontournables. Nous rejoignons le Wat Pho par bateau (la balade est loin d’être romantique: le bateau est bondé, et nous nous pressons sur le côté contre la corde de sécurité). Premier temple pour Sarah, redécouverte pour Julien. Et pourtant: nous y passons des heures. Au menu: Bouddah, photos, photos, photos… Vous serez servis!

Suit: la recherche de la gare perdue. Julien était persuadé d’avoir lu quelque part qu’il y avait une petite gare d’où partait un train de 3ème classe vers Maha Chai. Les dix (sans aucune exagération, au contraire) thaïs à qui nous avons demandé notre chemin ne savaient tout simplement pas de quoi nous voulions parler. Jusqu’à ce qu’une écolière se donne pour mission de nous éclairer. Elle finit (non sans mal) à identifier la gare en question, hale un taxi local, discute avec le chauffeur, et nous fait monter à l’arrière. Nous rejoignons quatre autres passagers à bord du taxi, et le voilà en route. Le chauffeur ne parlant pas anglais, nous ignorons ou il nous emmène. Chose incroyable mais vrai: il nous dépose (avec deux autres passagers) devant la fameuse gare. Nous continuerons notre route en train.

Il s’agit d’un train 3ème classe, roulant toutes fenêtres ouvertes, alors que les ventilateurs mécaniques pendant au plafond semblent avoir entamé une grève à durée indéterminée. Le paysage change vite: de la ville, nous passons à la banlieue, puis à la nature complète. Seule constante: ces maisons de bricole qui bordent les voies, et ces visages tout sourire qui nous montrent du doigt: que font ces blancs dans ce train sans confort direction Maha Chai.

Nous comprenons leur questionnement quand nous arrivons à Maha Chai. La ville est authentique. Le marché déborde de poissons salés, tandis que des crevettes vivantes tentent, dans un dernier effort, d’échapper à leur destin: elles sautent hors de leur bassine et tombent sur le béton de la rue. Les marcheurs, saluant leur courage, font un pas de coté et les évitent. Plus loin, dans le parc qui borde l’école, un cours d’aérobic est organisé en plein air, au rythme de musiques occidentales remixées. Julien me retient: pas de temps pour le sport, nous ne savons pas encore où dormir, et le soleil est en train de se coucher.

Problème résolu, grâce à l’aide précieuse d’une jeune thaï qui nous a conduits, en traversant la ville, à un hôtel perdu. Nous sommes un peu gênés de lui dire que les hôtels ne rentrent pas dans notre budget. De fil en aiguille (passant par une dégustation de whisky avec le parrain de « la mafia des taxis », comme il se surnomme lui-même), nous atterrissons dans la guest house que nous occupons actuellement et… magie… il y a une connexion wifi. Et donc (logique): un article sur notre blog!

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Cap ou pas cap?

Aujourd’hui est un grand jour… Nous avons pris la route!
Première escale (toujours sur le territoire européen): Soissons! Le choix de l’escale n’a pas été guidé par le charme de la ville, mais bien par l’accueil légendaire de trois de ses habitants: Axou, Alice et Jim.
En voyant la tete de Ju, Axou lui a immédiatement lancé un défi: ne pas couper ses cheveux durant notre périple en Asie (et plus si affinités).
Dans la foulée, l’idée a germé de relever (ou tenter de relever) les challenges les plus droles que vous nous proposerez. Nous serons particulièrement attentifs à vos commentaires, formulé sous la forme « cap ou pas cap de… »