Quand le bijou du Myanmar se cache sous la pluie…

Après notre expérience pluvieuse à Mawlamyine (qui a contraint Julien a acheté un Longyi), nous espérions avoir atteint notre quota d’eau pour le mois. Erreur! Les éléments météorologiques semblent se déchainer, quand il s’agit de nous rappeler que le temps typique de notre beau pays natal ne doit pas nous empêcher de profiter du moment présent.

Nous avons quitté Yangon avec un bus « de nuit » censé arriver à 5h du matin à Bagan. L’horaire parfait pour nous permettre d’économiser du temps, et de l’argent (en faisant l’impasse sur le prix de la nuit dans un hôtel). En chemin, nous sommes assourdis par la musique, et abasourdis par les images, diffusées par le poste de télévision du car : un ensemble de clips romantiques birmans, plus burlesques les uns que les autres. Notre voisin, local, improvise un karaoké : il connaît toute les paroles par cœur. La nuit s’annonce peu reposante !
A notre grande surprise, les lumières intérieures du bus s’allument brutalement à 3h du matin, et le conducteur nous indique fermement que nous sommes arrivés à Bagan. A Bagan… ou plutôt à sa gare des bus, qui se trouve au milieu de nulle part. Encore à moitié endormis, nous descendons du bus et retrouvons nos sacs, entourés de taximen qui nous proposent de nous conduire pour un prix exorbitant à l’hôtel que nous avons réservé.  Nous refusons immédiatement la proposition, en raison du prix proposé (12.000 Kyats soit environ 10 €), mais aussi et surtout car nous n’avons nulle part ou aller, au milieu de la nuit. Nous n’avons réservé aucun établissement…

Plutôt secoués, nous quittons la gare des bus à pied et retrouvons une famille birmane, assise sur le coté de la route. Ils ne parlent pas un mot d’anglais, mais nous croyons comprendre qu’ils attendent un bus qui passera vers 6h (soit 3h plus tard) pour aller en ville. Nous nous asseyons à leurs cotés et décidons d’attendre en leur compagnie. Bien vite, plusieurs taxis se rapprochent à nouveau de nous, pour une énième tentative. Julien les écarte systématiquement. Un pick-up se présente alors, proposant de nous emmener, avec la famille que nous avons adoptée, vers Bagan, pour un prix dérisoire (1000 Kyats chacun), ce que finalement nous acceptons.

Il est environ 4h du matin lorsque nous arrivons dans la ville. Certaines guesthouses sont ouvertes 24h/24, et nous commençons à nous renseigner sur les prix des chambres. Nous trouvons finalement l’affaire du siècle une heure plus tard. L’affaire est double : nous avons une chambre pour un prix raisonnable, et un pensionnaire, Régis, se propose de nous conduire à vélo vers un temple réputé pour sa belle vue lors des levers de soleil. Nos sacs à peine posés, nous enfourchons nos vélos et partons à la conquête, dans le noir complet, des temples de Bagan.


Le spectacle est magique. Le lever de soleil d’abord, l’envol des montgolfières ensuite, et la brume qui se dissipe sur les temples qui nous entourent enfin. Nous enchaînons directement sur la visite de plusieurs temples, avant de tomber de fatigue vers midi.


Après une courte sieste, c’est la surprise : la pluie nous a retrouvés! Et cela, nous ne le savions pas encore, pour plusieurs jours.

En bons belges, nous enfilons nos K-way et repartons à la découverte de Bagan, désertée par les touristes frileux. Lors du deuxième jour, nous sommes accostés par une petite fille qui souhaite absolument nous faire visiter son village, et nous faire manger dans son restaurant. Encore naïfs, et ayant à l’esprit nos expériences à Hpa-An, nous acceptons. Nous nous en mordrons ensuite les doigts : ce village utilise vraisemblablement ses enfants comme appâts pour les touristes. Notre jeune guide nous demandera même explicitement un « pourboire », après m’avoir maquillée avec du thanaka. Sur les sites touristiques, nous devons être plus prudents… Les arnaques sont plus nombreuses qu’ailleurs.

Chaque soir, nous regardons le ciel, et espérons que le lendemain nous offrira un soleil brillant. Nous reportons ainsi notre départ de Bagan de jour en jour, ce qui nous permet de rencontrer d’autres touristes, avec qui nous sympathisons souvent autour d’un repas, ou d’une bière locale.

Tous les matins, nous mettons notre réveil à 4h30, espérant voir des étoiles briller dans le ciel, ce qui nous annoncerait un beau lever de soleil, et une journée ensoleillée. Souvent, nous nous rendormons, déçus par le noir intense qui s’étale sous nos yeux.

Nous ne restons cependant pas pendant tout ce temps sans rien faire. Nous enchaînons, entre les gouttes, les visites de nombreux temples et leurs incroyables fresques. Nous optons pour un moyen de transport plus rapide : le balai.

Nous assistons même à une fête locale qui met en avant les enfants en partance pour le temple.

La patience a cependant payé : en 4 jours et demi sur place, nous avons finalement assisté à deux levers de soleil, un coucher de soleil, et deux demi-journées ensoleillées. Julien est aux anges : son appareil a chauffé durant ces courtes périodes, et nous prenons le bus en direction de Mandalay avec dans notre sac quelques clichés dont il n’est pas peu fier.



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Une réflexion sur « Quand le bijou du Myanmar se cache sous la pluie… »

  1. Faudra m’expliquer ce que vient faire un balai ds vos moyens de locomotion 😉
    Et sublime les photos, je comprends que vous y soyez restés plus longtemps 🙂

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