Nous quittons la chaleur écrasante du désert pour un tout autre univers : celui de cette petite graine noire que l’on nomme café. Elle a une importance toute particulière pour la Colombie puisque le pays est le troisième plus grand producteur de café après le Brésil et … le Vietnam (vous ne vous y attendiez pas à celle là, hein ?). Une des régions du pays est connue sous le nom de « zone caféière » et a même été reconnue par l’Unesco comme « paysage culturel du café de Colombie ». Nous mettons le cap vers cette destination…
Le point de départ pour visiter la région est le typique village de Salento. Un habitant me confiera dans le bus qu’il ne comprend pas l’agitation touristique qui y règne: une discussion récurrente entre locaux semble avoir pour objectif de déceler ce qui pousse autant de touristes à venir voir leur petit village. Et, effectivement, à notre arrivée, nous comprenons leur désarroi : une maison sur trois semble être un hôtel, les « monos » courent les rues (« mono » signifie singe en Espagnol mais, ici, il s’agit d’un terme pour désigner un étranger blanc de peau) et, le week-end, un flot de touristes colombiens investit joyeusement les lieux créant des embouteillages sur les routes de campagne. Néanmoins, il n’y a pas à dire, les maisons sont jolies et les lieux gardent quelque chose d’authentique.
Nous nous retrouvons assez rapidement au mirador de la ville pour constater que les environs immédiats sont très verdoyants… et nuageux.
Ce climat ne semble pas empêcher les magnifiques oiseaux de la région de continuer à prospérer dans les jardins des hôtels… pour mon plus grand plaisir et celui de mes objectifs !
Nous visitons une ferme de café familiale où l’on nous expose dans un Espagnol compréhensible toutes les interactions entre les différents types de flore permettant d’éviter l’utilisation de pesticide. Ceci leur a permis d’obtenir le label « Rain Forest » (la petite grenouille sur les sachets de café). Nous aurons droit à une visite de l’ensemble de la chaîne de production jusqu’à la dégustation des grains fraîchement moulus. Toutefois, seul 30% des graines de café sont transformées chez eux. Les autres 70% sont vendus non torréfiés à de grandes entreprises qui s’occupent de terminer le processus et d’empaqueter le produit à grande échelle … en mélangeant bien évidemment les grains de différentes provenances, ce qui, je l’avoue, me laisse perplexe face au label fièrement arboré sur leurs produits. Il faut savoir que les exigences pour l’obtenir sont plus faibles pour les petits producteurs … Sujet à approfondir !
Sur le chemin du retour au village, nous croisons deux hommes qui jouent à un sport étrange : ils lancent des poids tour à tour sur une espèce de cible en argile.
Ni une ni deux, après s’être fait expliqué les règles, nous décidons d’aller nous essayer à ce sport le soir même. Nous ne vous ferons pas part des résultats… En tout cas, les parties ont été détonantes. Pour pimenter le jeu, on ajoute autour de la cible de petits triangles d’explosif que nous tentons tous d’atteindre du mieux que nous le pouvons.
Nous passons de chouettes moments dans le village et dans notre auberge. Toutefois, le grand air sent que nous approchons de la fin de notre voyage et nous appelle à nouveau. Nous avions entendu dire qu’il était possible d’accéder à une zone montagneuse en périphérie du village. Un parc national très connu y est d’ailleurs abrité. Comment résister ? La tente et nos sacs sur le dos, nous voilà à nouveau lancés dans une aventure qui nous mènera à des sources d’eau chaude à 4000 m d’altitude.
Les paysages sont exceptionnels et la faune et la flore nous étonnent tout le long de la longue ascension de deux jours.
Cela nous donne également l’occasion de réaliser de chouettes panoramas…
Un volcan ne cesse de nous guetter et, au paroxysme de notre complicité, nous découvrons enfin les eaux chauffées par celui-ci. Nous plantons notre tente sur une terre chaude et humide et profitons d’un repos bien mérité.
Nous redescendrons tout ce chemin en une seule journée… 11h15 de marche effective sans les pauses, dans la boue, et sous la pluie. Décidément, nous ne tenons jamais en place 🙂
Il faut dire qu’il y avait la fameuse vallée de Cocoa à la clé. Cette zone abrite le plus haut palmier au monde : il peut atteindre 30 m !
Un bel au-revoir à la région… avant de poursuivre notre route vers le Nord.