Parmi les 4000 îles, nous choisissons l’île de « Don Khong » pour son calme. Arrivés à l’embarcadère, nous rencontrons Axelle et Aurélien, deux nouveaux amis français, dépités par l’attitude du conducteur de bateau très peu sympathique qui propose un prix exorbitant pour effectuer la traversée et se refuse à toute négociation. Il nous lance un très désagréable « vous n’avez qu’à attendre deux ou trois heures ici » (lire: sur une plage déserte ou il n’y a strictement rien à faire) et tourne les talons.
Ne s’avouant pas vaincus, les hommes partent à la recherche d’un pêcheur qui pourrait nous amener sur Don Khong. Trente minutes plus tard, nous embarquons dans une minuscule barque, deux par deux. Pour l’occasion, tout le village s’est rassemblé pour assister à la scène. La barque nous emmène à bon port malgré les faibles centimètres qui séparent la surface de l’eau du rebord de la barque…
Une fois sur l’île, tout est très calme et paisible : parfait pour se remettre un peu du Laos avant d’entamer le Cambodge.
Très peu de touristes font un arrêt ici. Nous avons tout le temps de sympathiser avec Axelle et Aurélie, qui parcourent le monde en proposant la projection de films et documentaires dans les écoles et les locaux d’associations. Nous tenterons d’assister à l’une de ces projections dans les prochaines semaines. En attendant, voici le site du projet: Les Toiles Filantes.
Si l’île invite au farniente, nous ne restons pas moins hyperactifs dans l’âme, et dans les jambes.
Équipés de vélos de location, nous faisons une excursion sur une île plus au Nord, nouvellement reliée à Don Khong par un petit pont.
Les paysages sont assez différents : la campagne est brute, les villages sont authentiques, et les plages sablonneuses reculées sont uniquement fréquentées par quelques pêcheurs égarés…
Nous faisons également des belles rencontres. Une dame nous apprend à décrocher des noix de coco à l’aide d’une tige en bambou, et nous enseigne comment les nettoyer à la machette.
Un petit garçon s’avance fièrement vers nous pour présenter le résultat de sa chasse: trois lézards, attrapés grâce à son lance-pierre.
Affamés, nous faisons un arrêt dans un boui-boui… situé face à l’école du village (ce que nous avons remarqué après nous être assis, lorsque nous avons été envahis de paires d’yeux curieux qui n’ont pas manqué une miette du spectacle que nous offrions). Les tranches de rire étaient au menu!
Bien reposés, nous prenons la route pour la frontière cambodgienne. Axelle et Aurélien nous proposent de nous joindre à eux. Ils ont négocié un transport pour 100.000 Kips (10 euros) et il y a de la place pour nous. A l »arrivée, c’est la douche froide : le chauffeur demande 100 dollars (et non 100.000 Kips). Une arnaque typique, particulièrement à la hauteur des frontières… Nos amis s’en sortent sans se dégonfler et nous nous dirigeons tous les quatre vers les postes frontières.
Cette brève ayant perdu son caractère de « brève » depuis longtemps, nous vous passons les détails du passage de la frontière. Le bilan est plutôt satisfaisant: en étant patient (2h30 d’attente au total), nous avons évité de payer l’ensemble des pots-de-vin réclamés à la frontière: les deux dollars pour quitter le Laos (le « prix du cachet »), le dollar d’une fausse visite médicale, et les cinq dollars du tampon d’entrée cambodgien. Bref, la corruption est à son paroxysme. Pour atteindre un tel résultat, nous avons bloqué un bus de touristes pendant 30 minutes. A notre étonnement, la plupart d’entre eux n’étaient pas solidaires de notre démarche et préféraient payer les quelques dollars de corruption afin de passer plus vite, plutôt que de se poser des questions sur le caractère (non-)éthique de leurs actes…
Nous foulons pour la première fois le territoire du Cambodge : en avant pour une nouvelle aventure !!!