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Quand le bijou du Myanmar se cache sous la pluie…

Après notre expérience pluvieuse à Mawlamyine (qui a contraint Julien a acheté un Longyi), nous espérions avoir atteint notre quota d’eau pour le mois. Erreur! Les éléments météorologiques semblent se déchainer, quand il s’agit de nous rappeler que le temps typique de notre beau pays natal ne doit pas nous empêcher de profiter du moment présent.

Nous avons quitté Yangon avec un bus « de nuit » censé arriver à 5h du matin à Bagan. L’horaire parfait pour nous permettre d’économiser du temps, et de l’argent (en faisant l’impasse sur le prix de la nuit dans un hôtel). En chemin, nous sommes assourdis par la musique, et abasourdis par les images, diffusées par le poste de télévision du car : un ensemble de clips romantiques birmans, plus burlesques les uns que les autres. Notre voisin, local, improvise un karaoké : il connaît toute les paroles par cœur. La nuit s’annonce peu reposante !
A notre grande surprise, les lumières intérieures du bus s’allument brutalement à 3h du matin, et le conducteur nous indique fermement que nous sommes arrivés à Bagan. A Bagan… ou plutôt à sa gare des bus, qui se trouve au milieu de nulle part. Encore à moitié endormis, nous descendons du bus et retrouvons nos sacs, entourés de taximen qui nous proposent de nous conduire pour un prix exorbitant à l’hôtel que nous avons réservé.  Nous refusons immédiatement la proposition, en raison du prix proposé (12.000 Kyats soit environ 10 €), mais aussi et surtout car nous n’avons nulle part ou aller, au milieu de la nuit. Nous n’avons réservé aucun établissement…

Plutôt secoués, nous quittons la gare des bus à pied et retrouvons une famille birmane, assise sur le coté de la route. Ils ne parlent pas un mot d’anglais, mais nous croyons comprendre qu’ils attendent un bus qui passera vers 6h (soit 3h plus tard) pour aller en ville. Nous nous asseyons à leurs cotés et décidons d’attendre en leur compagnie. Bien vite, plusieurs taxis se rapprochent à nouveau de nous, pour une énième tentative. Julien les écarte systématiquement. Un pick-up se présente alors, proposant de nous emmener, avec la famille que nous avons adoptée, vers Bagan, pour un prix dérisoire (1000 Kyats chacun), ce que finalement nous acceptons.

Il est environ 4h du matin lorsque nous arrivons dans la ville. Certaines guesthouses sont ouvertes 24h/24, et nous commençons à nous renseigner sur les prix des chambres. Nous trouvons finalement l’affaire du siècle une heure plus tard. L’affaire est double : nous avons une chambre pour un prix raisonnable, et un pensionnaire, Régis, se propose de nous conduire à vélo vers un temple réputé pour sa belle vue lors des levers de soleil. Nos sacs à peine posés, nous enfourchons nos vélos et partons à la conquête, dans le noir complet, des temples de Bagan.


Le spectacle est magique. Le lever de soleil d’abord, l’envol des montgolfières ensuite, et la brume qui se dissipe sur les temples qui nous entourent enfin. Nous enchaînons directement sur la visite de plusieurs temples, avant de tomber de fatigue vers midi.


Après une courte sieste, c’est la surprise : la pluie nous a retrouvés! Et cela, nous ne le savions pas encore, pour plusieurs jours.

En bons belges, nous enfilons nos K-way et repartons à la découverte de Bagan, désertée par les touristes frileux. Lors du deuxième jour, nous sommes accostés par une petite fille qui souhaite absolument nous faire visiter son village, et nous faire manger dans son restaurant. Encore naïfs, et ayant à l’esprit nos expériences à Hpa-An, nous acceptons. Nous nous en mordrons ensuite les doigts : ce village utilise vraisemblablement ses enfants comme appâts pour les touristes. Notre jeune guide nous demandera même explicitement un « pourboire », après m’avoir maquillée avec du thanaka. Sur les sites touristiques, nous devons être plus prudents… Les arnaques sont plus nombreuses qu’ailleurs.

Chaque soir, nous regardons le ciel, et espérons que le lendemain nous offrira un soleil brillant. Nous reportons ainsi notre départ de Bagan de jour en jour, ce qui nous permet de rencontrer d’autres touristes, avec qui nous sympathisons souvent autour d’un repas, ou d’une bière locale.

Tous les matins, nous mettons notre réveil à 4h30, espérant voir des étoiles briller dans le ciel, ce qui nous annoncerait un beau lever de soleil, et une journée ensoleillée. Souvent, nous nous rendormons, déçus par le noir intense qui s’étale sous nos yeux.

Nous ne restons cependant pas pendant tout ce temps sans rien faire. Nous enchaînons, entre les gouttes, les visites de nombreux temples et leurs incroyables fresques. Nous optons pour un moyen de transport plus rapide : le balai.

Nous assistons même à une fête locale qui met en avant les enfants en partance pour le temple.

La patience a cependant payé : en 4 jours et demi sur place, nous avons finalement assisté à deux levers de soleil, un coucher de soleil, et deux demi-journées ensoleillées. Julien est aux anges : son appareil a chauffé durant ces courtes périodes, et nous prenons le bus en direction de Mandalay avec dans notre sac quelques clichés dont il n’est pas peu fier.



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Le rocher d’or… qui fait pleuvoir les dollars

Impossible de prendre un bouquin sur le Myanmar en main sans tomber sur une photo du mystérieux rocher d’or. Ce lieu mythique attire de nombreux pèlerins bouddhistes. Ils sont tellement nombreux que les touristes se perdent dans cette marée humaine locale.

Difficile donc de passer à coté de cette attraction (bien que nous y ayons sérieusement pensé). Nous voilà donc embarqués dans un train local reliant Mawlayine au lieu-dit. Prendre le train était en soi une expérience: le chef de gare ne nous a pas permis d’acheter des billets « lower class » sans avoir vu nos passeports et sans en avoir reporté les mentions sur un immense registre dont les birmans ont le secret (à quoi servent tous ces registres complétés par les sociétés de bus, de train, d’hôtellerie… nous devons encore creuser la question).
Le train que nous prenons arrive à destination avec plus d’une heure de retard, avec à son bord des passagers, un peu secoués (le train n’a pas d’amortisseur, et fait de véritables bonds à chaque jonction de rails) mais rassasiés (grâce au ballet incessant des birmans qui vendent nourriture et boissons dans les wagons).

Vu l’heure, nous renonçons à entreprendre l’ascension du rocher le jour de notre arrivée. Nous nous attelons plutôt à trouver une guesthouse dans notre budget. Nous trouvons une chambre minable, pour 12 dollars la nuit, petit déjeuner inclus. Petite contrainte: nous cohabitons avec quantité de bestioles, et osons à peine mettre les pieds dans la salle de bain qui ne dispose d’aucun éclairage (les coupures de courant régulières dans la ville ne nous auraient de toute façon pas laissé entrevoir grand chose…). Une belle occasion pour tester notre moustiquaire… et le test est concluant! Pas de piqûres supplémentaires pendant la nuit.

Le lendemain, nous nous réveillons aux aurores pour voir le rocher sous ses meilleures couleurs. Et l’aventure commence: nous sommes chargés dans des pick-up, ou de sommaires lattes de bois servent de bancs. Près de 7 personnes sont assises côte-à-côte (autant dire qu’on n’y pose pas nos deux fesses), pour un chargement d’environ 50 personnes (touristes mais surtout pèlerins locaux). C’est un spectacle en soi pour… 2,5 dollars par personne (pour donner un ordre d’idée: pour ce prix là, nous avions voyagé à deux en train pendant 5h).

L’ascension, de 45 minutes, est ponctuée d’arrêts où des paniers nous sont systématiquement tendus pour faire des dons. En général, un homme escalade le pick-up, donne un mot d’explication en birman (devrais-je dire « crie » un mot d’explication), et puis tend son panier. C’est presque un cirque, qui se répète près de 6 fois avant notre arrivée au sommet.

Une fois arrivée, la cargaison humaine est déchargée. Sans échelle. Sans équipement. Débrouille-toi pour descendre du pick-up, et vite, pour que le conducteur puisse le remplir à nouveau afin de préparer la descente.

Le lieu en soi n’est pas exceptionnel. Mais l’ambiance est incroyable: des pèlerins ont dormi sur place et se réveillent, groggys, au son de nos pas. Nombreux sont ceux qui sont déjà en train de prier, alors que le personnel sur place termine son nettoyage quotidien (jeter les offrandes de la veille à la poubelle, alors que d’autres pèlerins en ajoutent le matin même… un curieux parallèle).

Après avoir été imprégnés de l’ambiance, nous entreprenons la descente de la montage, toujours ponctuée d' »arrêts-dons », serrés comme des sardines à l’arrière de notre pick-up. Un sourire aux lèvres…

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Mawlamyine … et ses environs !

De prime abord, cette ville ne nous a pas transportés. Mais en explorant ses environs, nous comprenons pourquoi tant de touristes s’y arrêtent.

Comment y arriver ?

– Depuis Hpa-An : en bus, pour 1000 Kyats par personne (2 heures de trajet) ou en bateau (8000 Kyats, organisé par la Guest House Soe Brothers).
– Depuis Yangon : en bus ou en train (pas cher, très inconfortable, etl’expérience vaut le détour)

Faites attention : la gare des bus, comme souvent en Birmanie, se trouve en dehors de la ville. Pour rejoindre le centre ville, prenez un taxi-scooter, pour 1000 Kyats.

Hébergement

Oubliez ce qui est indiqué dans les guides : il y a de nombreuses solutions d’hébergement.
Nous avons testé la Breeze Guesthouse (13000 Kyats la double, sans SDB), et la déconseillons fortement. Les cloisons sont tellement minces que vous avez l’impression de dormir dans un immense dortoir, ou mieux, une prison. La déco, et le confort, laissent en effet à désirer.

Sont par contre à retenir:
– la Guesthouse Aurora (nous ne l’avons pas testée, mais n’en avons entendu que du bien). La teahouse située à deux maisons de là est très typique, et est un excellent endroit ou prendre le petit-déjeuner
– la toute nouvelle Pann Su Wai Guesthouse où nous avons séjourné. Bien tenue par un patron loquace souhaitant à tout prix vous aider, elle offre des chambres doubles confortables et propres pour 15000 Kyats la nuit, sans SDB. Pas encore répertoriée dans les guides (elle a ouvert ses portes en octobre 2014), elle est joignable au 09-252524837, et est située sur Lower Main Road, 333/A. Ils peuvent arranger le transport jusqu’aux gares et vous mettre en contact pour louer des vélos (2000 Kyats/jour) et scooters (8000 Kyats/jour).

A voir

Une balade dans la ville s’impose, ne fût-ce que pour admirer ses bâtiments hérités d’un temps passé, son front de mer et ses pagodes. Nous ont marqués: la pagode Kyaik Than Lan et sa vue sur la ville au soleil couchant, le point de vue qui se situe quelques centaines de mètres plus loin, les églises de Mawlamyine et le Bouddha en bambou (véritable chef-d’œuvre artistique, qui change des Bouddhas traditionnels).

A deux pas de la Pann Su Wai Guesthouse, les quais s’animent le soir et des barbecues géants y sont organisés. Joli point d’orgue pour terminer une journée à Mawlamyine en beauté.

Il est également possible de s’échapper vers le sud (par bus, ou en louant un scooter), afin de s’imprégner de tout ce que le bouddhisme a de plus kitch: le win-sein reclining Bouddah (plus de 600 pieds de long) et, quelques kilomètres plus loin, du même côté de la route, un autre Bouddha géant en construction, dont la tête dépasse de la forêt environnante.  En poursuivant sur la même route, vous pourrez rejoindre le terminus de la tristement célèbre « Death Railway », et son cimetière militaire.

Notre coup de cour va à l’île des ogres, située en face de Mawlamyine. Plusieurs bateaux vous y emmèneront, dont les plus petits (les pirogues), reviennent à 500 Kyats par personne, pour une traversée d’une dizaine de minutes. Le plus simple est de louer des vélos à Mawlamyine, et de les emporter sur l’ile. Emporter les vélos sur le bateau est gratuit. Attendez-vous toutefois à devoir pédaler une bonne partie de la journée, l’ile est très grande. Il est également possible de rejoindre un tour organisé (pour cela, renseignez vous à la Breeze Ghesthouse. Le prix – 30.000 Kyats – vous refroidira cependant peut-être un peu).

Armés du nom des villages que vous voulez visiter, traduit en Birman, vous serez facilement aiguillés par les habitants de l’ile. Le village de Ywalut est particulièrement renommé pour son artisanat (élastiques en caoutchouc, sculptures en bois, corde en noix de coco, chapeaux…), et vaut le détour. Pour le reste, il est agréable de flâner à vélo dans la campagne, ou l’on croise vieilles charrettes, bétails et paysans, des heures durant.
Attention à ne pas vous endormir dans ce beau paradis: les derniers bateaux quittent l’ile vers 16.00!

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Premiers pas en Birmanie

Ça y est, nous y sommes. Il nous a finalement fallu moins d’une heure pour passer la frontière séparant la Thaïlande de la Birmanie. Et c’est là que la vraie aventure a commencé!

Nous sommes accostés par un homme dans le no man’s land séparant les deux pays, qui nous propose de nous emmener vers Hpa-An (notre prochaine halte). Nous hésitons (nous préférons toujours faire notre étude de marché avant de sauter sur une occasion), et puis acceptons: le prix demandé équivaut au prix du marché, selon nos renseignements. Nous embarquons donc dans une voiture, dont nous sommes les deux seuls passagers, outre le conducteur et son accompagnatrice.

Conducteur… ou peut-être devrais-je dire « pilote de 4×4 sans la voiture adaptée ». La route que nous empruntons est à peine digne de ce nom. C’est bien simple: elle est tellement étroite, trouée de partout, et particulièrement dénivelée, qu’elle n’est ouverte qu’alternativement dans un sens de circulation et puis (le lendemain), dans l’autre.

Nous sommes tous les deux impressionnés par le nombre de contrôles d’identité qui sont organisés sur la route. Notre pilote a fait 6 copies de notre visa qu’il a déposées à chaque contrôle. Il n’était pas rare, en outre, que nous croisions des soldats, lourdement armés, qui nous jaugeaient de loin. Nous qui sursautons à la vue d’un policier belge, nous étions servis!

Nous arrivons à bon port, 5 heures plus tard. Nous nous effondrons dans une Guest House choisie à la hâte, non sans avoir réservé une visite de la ville et de ses alentours pour le lendemain matin.

Surprise: le lendemain matin, la visite est annulée car les autres participants ont renoncé au projet. Nous décidons donc de louer un scooter et de partir seuls à la conquête des grottes et villages aux alentours de Hpa-An.

Petite touche de Julien: nous louons le scooter pendant deux jours, car « ce serait vraiment une superbe expérience de dormir en dehors des guesthouses, chez l’habitant ou dans un temple ». Il faut savoir qu’en Birmanie, les guesthouses photocopient les passeports, de sorte qu’il est possible de nous suivre, du passage de la frontière, et puis nuit par nuit, jusqu’à la sortie du territoire. Dormir dans un endroit non homologué nous fait automatiquement sortir de ce système.

La journée est belle, nous nous éloignons rapidement de la ville et visitons villages et grottes. Vers 15h30, c’est la course: nous devons impérativement arriver au pied de la montagne afin de la gravir (durée estimée: 2h), pour admirer le coucher du soleil depuis son sommet. Et… demander l’hospitalité au temple qui se situe précisément au sommet de cette montagne.

La rando est difficile, il fait chaud, nous n’avons pas mangé grand chose durant la journée (une omelette et du riz), et les dénivelés sont importants. Nous assistons finalement au coucher du soleil près du but, sur une petite plaine proche du sommet.

Julien prend les devants, monte jusqu’au temple et demande l’hospitalité (honnêtement, à ce moment là, je me voyais mal reprendre le chemin que nous avions pris en sens inverse, dans le noir – même si j’ai une superbe lampe frontale – merci les collègues).

Grand sourire: c’est accepté. Les moines nous installent deux paillasses, à coté des paillasses de deux touristes Lituaniens et de plusieurs pèlerins birmans. L’ambiance là-haut est indescriptible: bercés par le chant des moines, nous admirons les chauves-souris qui chassent au dessus de nos têtes, et philosophons avec nos nouveaux amis sur l’avant et après URSS. Épuisés, nous trouvons le chemin de notre lit de fortune relativement tôt.

Puisque le soleil nous a faussé compagnie la veille, nous tenions à assister à son lever. A 5 heures, nous nous levons avec les moines, et entreprenons de descendre une partie de la montagne, afin d’avoir une vue dégagée vers l’est. Le spectacle est prodigieux, et nous sommes seuls au monde face à cette boule de feu qui sort des nuages.

Parfois (je n’écrirai pas « souvent », sinon il y prendrait gout), les plans foireux de Julien nous font vivre de belles aventures, inaccessibles à qui reste sur les sentiers battus.

Nous reprenons nos visites de grottes. Sur le chemin, nous nous arrêtons pour admirer une paysanne plantant du riz. Elle nous fait signe de venir. Nous finissons les deux pieds dans la boue, chacun à notre tour, à apprendre à piquer la jeune pousse dans la terre. Moment unique.

Afin de quitter définitivement le monde des touristes (que nous croisons çà et là), nous mettons le cap sur une destination « hors plan »: les bains d’eau naturellement chaude. Sur place, nous réalisons que les hommes se baignent dans un cadre fabuleux, le bassin donnant sur les champs avoisinants, et sur le temple. Les femmes, elles, ne peuvent se baigner que dans un bac en pierre, dont les murs sont suffisamment haut pour que l’homme ne soit pas tenté. C’est dans cette intimité que se jouent des moments magiques: une gamine de 5 ans me saute dans les bras. Elle ne sait pas nager, et s’accroche à moi en riant. Elle y restera plusieurs minutes, et nous dansons ensemble dans cette eau particulièrement chaude.

Point final de la journée (et quelle journée!): nous nous dirigeons vers la « bat cave » (grotte des chauve-souris). A 17h30 précises, des centaines de milliers de chauves-souris prennent leur envol et quittent subitement la grotte pour investir le ciel rosé par le soleil qui se couche. Un spectacle saisissant.

Après trois jours, nous nous demandons déjà comment nous allons pouvoir gérer notre temps et respecter la durée de notre visa (28 jours), tant la Birmanie est belle.

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Hpa-An

Suite à l’ouverture en 2013 de la frontière terrestre avec la Thaïlande, Hpa-An est devenue en quelques années une ville de plus en plus appréciée par les touristes et notamment par les back-packers. Malgré tout, cette ville, et surtout ses alentours, restent très typiques, et nous ont véritablement séduits.

Comment y arriver?

– Au départ de Myawaddy (frontière thaï, correspondant à la ville de Mae Sot en Thaïlande) : en bus (10.000 Kyats et de nombreuses pannes) ou en voiture partagée (15.000 Kyats – environ 5h). La route est de très mauvaise qualité (plusieurs passages à moins de 10km/h), et assez longue.
– Depuis Mawlamyine : en bus (2h – 1000 Kyats) ou en bateau (3h – 10.000 Kyats avec Breeze Guest House)
– Depuis Yangon : en bus (possibilité de faire le trajet de nuit)

Hébergement

Contrairement à ce qui est mentionné dans la plupart des guides touristiques, il y a de nombreuses solutions d’hébergement. La guesthouse Soe Brother est citée dans tous les guides, et donc souvent complète. Nous avons opté pour la Than Lwin Pyar guesthouse (chambres doubles avec ventilateur et salle de bain partagée : 13.000 Kyats – chambres doubles avec A/C et salle de bain privée : 15.000 Kyats – Téléphone: 058-21513). Notre impression générale est bonne mais les chambres peuvent être un peu bruyantes au vu de leurs ouvertures grillagées vers le couloir.

Curiosités

Chaque guesthouse vous remettra un plan de la région, illisible, reprenant l’essentiel des points d’intérêt touristique. Une visite collective est organisée par Soe Brothers, en tuk-tuk, dont le prix est dégressif en fonction du nombre de participants (6000 Kyats minimum, jusqu’à près du triple si vous êtes seul ou à deux).
Autre possibilité (que nous avons privilégiée) : louer un scooter (à partir de 6000 Kyats la journée), et partir seuls à la découverte de Hpa-An et de ses environs. L’agence à laquelle nous nous sommes adressés se trouve sur le rond-point principal de Hpa-An, sur un coin (même trottoir que la guesthouse Soe Brother). Elle dispose d’un plan très complet de Hpa-An, qui rend vos sorties hors du centre plutôt faciles (pour le surplus, le nom des attractions est traduit en Birman, de sorte qu’il suffit de présenter votre précieux plan aux locaux que vous rencontrerez en chemin, pour qu’ils vous indiquent la direction à suivre).

La région comporte de nombreuses grottes assez intéressantes. Notre coup de cœur restera probablement « Sadan Cave » (gratuit) qui impressionne tant par son immensité majestueuse que par le petit coin de paradis que vous trouverez suite à sa traversée. De plus, le retour en pirogue (1500 Kyats par personne) n’est à manquer sous aucun prétexte. Il vous mènera sous la grotte et au travers des rizières jusqu’à la case départ. Toutefois, conseil d’ami, prévoyez une lampe et prenez vos chaussures dans votre sac à dos plutôt que de les laisser à l’entrée du temple (la case départ ou vous ramène la pirogue n’est pas exactement au même endroit que l’entrée du temple).

D’autres attractions nous ont aussi charmés:
– La visite du village Lat-Ka-Na, assez authentique, et dont les habitants sont curieux et amicaux
– La grotte Kawt-Ka-Thaung, où il est possible de se baigner
– L’ascension du mont Zwe-Ka-Bin. Le coucher de soleil et son lever depuis le sommet de la montagne sont tout simplement à couper le souffle. Le jardin au pied de la montagne, où sont répartis des centaines de Bouddhas en pleine méditation, est également un « must ».


– La traversée de la magnifique grotte Ya-Thay-Pyan (nous n’avons pas visité sa voisine, la grotte Kawt-Gone, dont l’entrée est payante – 3000 Kyats)
– La Bat-cave, d’où s’échappent des milliers de chauves-souris à la tombée du jour (soyez-y pour 17h, les places sont chères!)
– Les sources d’eau chaude à la grotte de Bayin-Nyi, ou les femmes et hommes se baignent (et se lavent), à des endroits différents. Notre visite les a beaucoup amusés : étant excentré du parcours touristique habituel, ils ne sont pas familiers des jeunes blancs en maillot de bain.

Bref, on ne s’ennuie pas à Hpa-An, même en y passant plusieurs jours!

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Passer la frontière birmane – mode d’emploi

Pour passer la frontière birmane par la terre, il faut avoir obtenu préalablement son visa auprès du poste consulaire compétent (à Bangkok ou dans votre pays d’origine – coût du visa touristique 25 €). A présent, la preuve du vol retour n’est plus demandée, et seuls deux formulaires doivent être complétés: l’un relatif à votre historique professionnel, l’autre concernant votre identité et les dates de votre voyage.
Notez qu’il est également possible d’obtenir un visa pour la Birmanie en remplissant un formulaire en ligne. Cette procédure n’était cependant pas accessible en décembre 2014 aux aventuriers qui souhaitent passer la frontière à pied. Peut-être cela a-t-il changé depuis lors?

Le visa touristique est valable durant 3 mois à dater de son émission. Le séjour sur le territoire birman ne peut excéder 28 jours dans ce cadre.

A ce jour, il y a trois postes frontière qui sont ouverts avec la Thaïlande. Nous avons choisi celui de Mae Sot (coté thaïlandais)

Une fois dans le centre de Mae Sot, demandez les « blue bus » (derrière le marché, dans la rue perpendiculaire au Seven Eleven). Pour 20 Bahts, le bus vous emmène au pont qui marque la frontière entre la Thaïlande et la Birmanie.

Au premier poste (thaïlandais), il suffit de présenter son passeport avec sa carte de sortie thaïe (reçue à votre arrivée sur le territoire thaïlandais – souvent agrafée dans le passeport par le contrôle de l’immigration à l’arrivée).

Vous entrez alors dans le no man’s land. Un pont, que vous pouvez traverser à pied, vous sépare de la Birmanie.

Au second poste (birman), vous serez invité à compléter une petite fiche de renseignements, vous demandant de préciser notamment une première adresse en Birmanie (point de chute), ainsi que le poste frontière par lequel vous quitterez le territoire (le garde nous a indiqué que cette dernière mention n’était pas obligatoire). Pour la suite, tout se passe très facilement: armés de notre fiche, et de notre passeport, nous sommes invités à faire un grand sourire à la caméra, qui immortalisera notre passage en ces lieux, pendant que les gardes confirment la validité du visa et apposent sur le passeport le précieux cachet d’entrée.

Si on nous avait dit que c’était si simple… (vous, vous n’aurez plus d’excuse pour ne pas vous lancer dans l’aventure, qui comporte au final très peu de risques!).

Une fois de l’autre coté de la frontière, vous pourrez prendre un bus, ou partager un taxi, vers Hpa-An. C’est là que la vraie aventure commence: le trajet dure environ 5 heures, sur une piste (plutôt qu’une route) à peine carrossable. Un premier contact avec la Birmanie qui ne manque pas de charme!

Attention: la route vers Hpa-An est tellement peu praticable qu’elle n’est ouverte alternativement que dans un sens à la fois (vers Hpa-An un jour, depuis Hpa-An vers la frontière l’autre jour). Renseignez-vous bien avant de passer la frontière, afin de s’assurer que la route vous est ouverte.

Liaison Ayutthaya – Mae Sot (ville frontalière avec le Myanmar)

Depuis peu, les frontières terrestres de la Birmanie sont ouvertes aux touristes. Nous avons choisi comme point d’entrée Myawaddy (correspondant de la ville Mae Sot en Thaïlande). Restait à rejoindre Mae Sot en transports en commun.

Il y a des bus qui font régulièrement la liaison entre Bangkok et Mae Sot. Il s’agit sans doute d’un bon plan si vous voulez rejoindre les deux villes rapidement.

Nous avons choisi la voie lente, en s’arrêtant en route à Ayutthaya et à Kamphaeng Phet.

Première possibilité: pour les abonnés des bus climatisés, il est possible de prendre un premier bus d’Ayutthaya jusqu’à Kamphaeng Phet (230 bahts) et puis un second de Kamphaeng Phet à Mae Sot (départ toutes les heures environ, entre 7h00 et 18.00 – le second bus prend près de 2h30 pour 140 bahts). Attention cependant à réserver votre ticket dès que possible: ces bus sont vite remplis.
Pour information, la liaison de bus directe entre Ayutthaya et Mae Sot coûte 333 bahts.

Seconde possibilité (à déconseiller, après l’avoir testée, sauf si vous aimez tester 4 à 5 moyens de transports par jour, pour gagner quelques bahts):
– prendre un train entre Ayutthaya et Nakhon Sawat, pour 35 bahts (3h30 de trajet);
– à la gare de Nakhon Sawan, prendre un transport local (taxi, tuk-tuk, scooter…) pour la gare de bus (environ 40 bahts). Nous avons décidé de traverser la ville à pied (6 km) et n’y sommes jamais arrivés: à deux reprises, les Thaïs nous ont pris en voiture et en scooter pour nous amener au prochain gros carrefour (la randonnée ne semble pas être dans leurs habitudes. Vu la chaleur, on les comprend);
– à la gare de bus, prendre un bus (climatisé, on n’y coupe que difficilement – mais en le prenant plus tard, le trajet est moins cher : 120 bahts) pour Kamphaeng Phet;
– à Kamphaeng Phet, prendre un bus local (« blue bus ») pour Tak (environ 1h30 de trajet pour 50 bahts);
– à Tak, prendre un mini van vers Mae Sot (1 grosse heure de trajet, pour 78 bahts). Attention: la route suivie est digne des meilleures montagnes russes, accrochez-vous!

A Kamphaeng Phet, nous avons posé nos sacs pour la nuit. La ville en vaut vraiment la peine.

Hébergement

Seule guesthouse (à notre connaissance) de la ville: la Three J guesthouse (350 bahts la nuit). Le cadre est magnifique, très calme et vert. Le patron de la guesthouse et son fils parlent un anglais correct, et aident volontiers les touristes. Possibilité de prendre un petit déjeuner « à l’occidentale » pour ceux qui ont le mal du pays.
Petit plus: possibilité de louer un vélo pour 50 bahts la journée. Un must pour visiter les ruines de la ville en une journée.

Visites

Il y a deux parcs historiques à Kamphaeng Phet (100 bahts l’entrée de chaque parc, ou ticket combi de 150 bahts pour les deux). Nous n’avons visité que le plus petit, qui contient plusieurs temples en ruine, ainsi que trois belles statues de Bouddha presqu’intactes. Le charme d’Ayutthaya avec les touristes en moins!


La muraille de la vieille ville est, à certains endroits, toujours en place. Elle vaut le détour, d’autant plus qu’il faut se perdre dans les quartiers éloignés pour pouvoir l’admirer: deux visites pour le prix d’une!
Enfin, la ville n’est pas très touristique en soi, et il est plaisant de se perdre dans certains quartiers très authentiques.

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Découverte de l’ancien Royaume d’Ayutthaya

Nous quittons Bangkok avec un train (troisième classe – nous y sommes désormais abonnés) pour Ayutthaya, première capitale Siam.
Surprise dans le train: c’est une ligne très fréquentée par les touristes, et les places assises sont numérotées. Ayant acheté notre ticket en dernière minute, nous n’avons pas de place désignée, et devons donc (théoriquement) faire le voyage de plus de 3h debout. C’était sans compter sur l’aide salvatrice d’un Thaï, qui nous prend sous son aile (nous avons le même age que son fils, ce qui crée des liens). Il nous propose de nous asseoir et promet qu’il expliquera la situation au contrôleur. Au passage du contrôleur, nous n’avons pas le moindre souci.

Arrivés dans Ayutthaya, nous tombons dans une marée de touristes, avec qui nous entamons ci et là la conversation. Grâce aux talents de négociateur de Julien, nous trouvons une chambre pour 200 Bahts la nuit (5€ pour deux).

Nous avons loué des vélos dans la guesthouse et partons à la conquête du vieux parc royal, où les ruines des temples se camouflent, avec plus ou moins de succès, dans la végétation qui y règne en maître.
Souper agréable au pied des temples illuminés. Un vrai bonheur !

Le lendemain, nous décidons de prolonger notre séjour à Ayutthaya et réenfourchons nos vélos pour s’éloigner un peu de la cohue et explorer les temples plus éloignés. Nous découvrons également les quartiers français et portugais d’Ayutthaya. Ces européens ont créé des liens commerciaux avec la cité royale il y a près de 6 siècles, et l’architecture locale en a été marquée: nous visitons, avec amusement, l’église Saint-Joseph. Première (et dernière?) église sur notre chemin thaïlandais.

Nous terminons les visites culturelles par un temple pharamineux. A l’approche de l’heure de fermeture, de nombreux fidèles bouddhistes s’affairent: le Bouddha géant (19 m de haut) va être décoré par un nouveau voile orange. La cérémonie est mythique. Je suis prise dans le mouvement et me retrouve à genoux, au milieu des fidèles, le voile orange sur la tête. Dans moins de 2 minutes, il ornera la statue qui me fait face.

Pour avoir une idée de la cérémonie, vous pouvez regarder cette vidéo :

Souper, toujours aussi agréable, sur le marché nocturne. Au menu: Pad Thaï et Riz aux légumes (devrais-je préciser que le menu du midi était: « riz aux légumes », et celui de la veille… « riz aux légumes »?)

Dernière matinée à Ayutthaya: nous décidons de prendre la route du « floating market » avant d’attraper notre train pour le nord. Arrivés sur place, nous sommes à la fois déçus (c’est un « fake », mis sur pied uniquement dans un but touristique) et intrigués: ce marché est plein de touristes… asiatiques, dont les « curiosités touristiques » sont bien éloignées des nôtres: poser avec un tigre enchainé pour une photo, nourrir des chèvres au biberon, donner de l’herbe aux vaches affligées d’un serre-tête Minnie, et acheter plein de babioles en plastique toutes plus inutiles les unes que les autres.

Nous nous éloignons bien vite pour rejoindre la gare. Une longue route nous attend : nous partons pour Kamphaeng Phet, cité qui a notamment servi comme défense d’Ayutthaya lors des guerres avec les Birmans. Nous tentons une route alternative qui sera constituée d’au moins 3h30 de train, 2h de bus et … du stop ou autre … Mystère 🙂

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Ayutthaya

Ayutthaya n’est qu’à 1h30 de train de Bangkok (20 bahts). La visite de la première capitale Siam est donc une parfaite excursion depuis la capitale actuelle, ou mieux, une belle étape sur la route pour Chiang Mai. Y passer plusieurs jours est souhaitable, tant la ville est vaste et riche de trésors architecturaux.

Pour rejoindre le centre ville depuis la gare, continuez tout droit jusqu’à la rivière, que vous traverserez pour 5 bahts. Ensuite, empruntez les ruelles ou se tient le marché, en gardant le même cap (tout droit).

Hébergement

Ayutthaya est relativement touristique, et vous n’aurez aucune difficulté à trouver une guesthouse. Plusieurs d’entre elles sont regroupées dans une rue: Naresuan. Facile donc de faire jouer la concurrence! N’hésitez pas à négocier le prix de la chambre (nous avons payé 200 bahts à la Toto House – propre mais rudimentaire, sanitaires spacieux, ordinateur à disposition et possibilité d’y louer des vélos).
La Naresuan Road est par ailleurs très animée le soir. Ses terrasses ont un certain succès auprès des touristes (à déconseiller donc si vous cherchez un endroit calme).

Transport

Dans Ayutthaya, si vous ne voulez pas vous ruiner en Tuk-Tuk et partir à la découverte des temples perdus, rien ne vaut le vélo. Plusieurs guesthouses ou agences en proposent à la location, pour environ 50 bahts la journée. Nous avons testé, et approuvons largement!
Un plan « touristique » dont l’échelle est très relative est facilement disponible. Attendez-vous cependant à vous perdre (le plan ne reprend en effet que les rues importantes dans lesquelles sont situés les temples), et à demander votre chemin aux locaux, qui parlent très peu anglais, mais qui seront contents de vous aider si vous montrer la photo du temple que vous souhaitez rejoindre. Ils ont visiblement l’habitude de voir des touristes perdus, et s’intéressent spontanément à vous si vous mettez pied à terre face à eux.
Sinon, il y a toujours l’éléphant mais nous ne nous y risquons plus suite à cet article intéressant.

Temples… Oui mais lesquels?

Il y a des dizaines de temples à Ayutthaya. Un choix s’impose.
L’entrée de plusieurs d’entre eux est soumise à l’achat d’un ticket « pour étrangers » (50 bahts). Une vraie petite fortune si vous envisagez d’en visiter plusieurs. Nous avons été charmés par le Wat Chaiwatthanaram et le Wat Phanan Choeng (se renseigner sur l’heure à laquelle le Bouddha est paré de son voile orange: c’est magique à voir!). Le Wat Maha Tat est intéressant, outre ses ruines, car il contient la fameuse tête de bouddha, retenue par les seules racines d’un arbre (le reste de son corps ayant disparu).
Au rayon des visites « gratuites », le Wat Lokayasutharam, le parc royal et le temple en face du Wat Kudidao valent le détour.

Autres curiosités

Ayutthaya était naguère une citée commerçante, qui a créé de forts liens avec le Portugal d’abord, et la France ensuite. Deux quartiers de la ville leur sont encore dédiés: le quartier portugais comprend un petit musée (gratuit) sur l’implication de cette communauté dans le développement de la ville, alors que le quartier français est surtout visité pour son église (Église Saint-Joseph, qui n’est pas monumentale, mais qui vaut le détour en ce qu’il y a peu de lieux de culte catholique en Thaïlande).


Afin de parfaire vos connaissances sur la première capitale de la Thaïlande, une visite par le Tourist Information Center s’impose. Elle est gratuite, et le petit musée qui se trouve dans ce centre contient de nombreuses informations intéressantes sur l’histoire d’Ayutthaya.

Marchés

Outre le marché au centre ville (mentionné ci-dessus) le night market le long de la rivière vaut le détour. Il est particulièrement agréable d’y manger un bout, avec comme fond le palais éclairé.


A éviter par contre à tout prix: le village des éléphants et son floating market. Il s’agit d’un marché tout à fait artificiel, qui n’est pas véritablement flottant (aucune barque ne navigue), et qui attire principalement des touristes asiatiques. C’est le sommet du kitsch. Passez votre chemin (sauf si vous aimez nourrir des vaches portant un serre-tête minnie, donner le biberon à des chèvres, ou poser à coté d’animaux enchaînés – ce qui n’est pas notre cas).

Change

Il est possible d’échanger votre monnaie nationale en Bahts au centre commercial à coté de la rue des guesthouses, ou à la gare (au guichet des billets). Dans ce dernier cas, le taux est cependant moins intéressant… Prendre des petites coupures !

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Bangkok – Des bouddhas et des crevettes

A peine arrivés à Bangkok, nous avons investi China town. Julien souhaitait « manger quelque chose dans la rue », pour « 1€ ou 1€50 max ». Mission accomplie: nous avons mangé des nouilles pour 35 Bats par personne (moins d’1€ donc). Et ces nouilles formeront désormais la base de notre alimentation quotidienne, à China town et ailleurs.

Après une courte sieste, direction le fleuve. Un accueil typiquement asiatique nous y attend: les serveurs thaïs des bateaux de croisière de luxe font des chorégraphies pathétiques (composées de mains accolées en forme de coeur), alors que d’autres Thaïs, accoutrés de manière traditionnelle, font des courbettes devant le Sheraton. C’est décidé (ou confirmé?): ce n’est pas notre type de voyage!

Il est 21h50, nous sommes arrivés au bout de China town, où commence, selon le guide que nous avons emprunté à la guest house, India town. Apparemment, les indiens sont des couches tôt: les rues sont désertes, et seules quelques enseignes brillent dans la nuit. L’une d’elle attire notre regard (et notre ventre vide): « Fresh Indian Food ». Nous quittons la rue pour nous engager dans un long couloir qui aboutit à un mini restaurant (deux tables). Les tenanciers ne parlent pas anglais, et nous ignorons ce que nous commandons, avant qu’un client (un des deux seuls clients du restaurant) nous fasse modifier notre commande: les chapati sont apparemment meilleures que le riz. Effectivement, un délice! Nous retenons cette adresse perdue, pour nos prochains passages à Bangkok, lorsque nous ne voudrons plus des nouilles.

Les temples de la capitale sont incontournables. Nous rejoignons le Wat Pho par bateau (la balade est loin d’être romantique: le bateau est bondé, et nous nous pressons sur le côté contre la corde de sécurité). Premier temple pour Sarah, redécouverte pour Julien. Et pourtant: nous y passons des heures. Au menu: Bouddah, photos, photos, photos… Vous serez servis!

Suit: la recherche de la gare perdue. Julien était persuadé d’avoir lu quelque part qu’il y avait une petite gare d’où partait un train de 3ème classe vers Maha Chai. Les dix (sans aucune exagération, au contraire) thaïs à qui nous avons demandé notre chemin ne savaient tout simplement pas de quoi nous voulions parler. Jusqu’à ce qu’une écolière se donne pour mission de nous éclairer. Elle finit (non sans mal) à identifier la gare en question, hale un taxi local, discute avec le chauffeur, et nous fait monter à l’arrière. Nous rejoignons quatre autres passagers à bord du taxi, et le voilà en route. Le chauffeur ne parlant pas anglais, nous ignorons ou il nous emmène. Chose incroyable mais vrai: il nous dépose (avec deux autres passagers) devant la fameuse gare. Nous continuerons notre route en train.

Il s’agit d’un train 3ème classe, roulant toutes fenêtres ouvertes, alors que les ventilateurs mécaniques pendant au plafond semblent avoir entamé une grève à durée indéterminée. Le paysage change vite: de la ville, nous passons à la banlieue, puis à la nature complète. Seule constante: ces maisons de bricole qui bordent les voies, et ces visages tout sourire qui nous montrent du doigt: que font ces blancs dans ce train sans confort direction Maha Chai.

Nous comprenons leur questionnement quand nous arrivons à Maha Chai. La ville est authentique. Le marché déborde de poissons salés, tandis que des crevettes vivantes tentent, dans un dernier effort, d’échapper à leur destin: elles sautent hors de leur bassine et tombent sur le béton de la rue. Les marcheurs, saluant leur courage, font un pas de coté et les évitent. Plus loin, dans le parc qui borde l’école, un cours d’aérobic est organisé en plein air, au rythme de musiques occidentales remixées. Julien me retient: pas de temps pour le sport, nous ne savons pas encore où dormir, et le soleil est en train de se coucher.

Problème résolu, grâce à l’aide précieuse d’une jeune thaï qui nous a conduits, en traversant la ville, à un hôtel perdu. Nous sommes un peu gênés de lui dire que les hôtels ne rentrent pas dans notre budget. De fil en aiguille (passant par une dégustation de whisky avec le parrain de « la mafia des taxis », comme il se surnomme lui-même), nous atterrissons dans la guest house que nous occupons actuellement et… magie… il y a une connexion wifi. Et donc (logique): un article sur notre blog!

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